Dans un commissariat en voie d’être désaffecté, et où téléphone et électricité ont été coupés, deux policiers et une femme doivent défendre le poste contre les assauts de truands.
L’avis de Fabien
Après son premier long Dark star, comédie de science-fiction réalisée dans le cadre universitaire, John Carpenter signe deux ans après, en 1976, une relecture moderne de Rio Bravo avec Assaut.
Grand fan de western et du chef d’oeuvre de Howard Hawks en particulier (le réalisateur de New-York 1997 signe, outre la mise en scène, le scénario et la musique, le montage sous le pseudonyme de John T. Chance, nom du personnage interprété par John Wayne dans Rio Bravo), Carpenter réunit de manière fortuite, dans un commissariat sur le point d’être désaffecté, flics, prisonniers et truands psychopathes pour un affrontement particulièrement musclé. Les analogies avec le western, envisagé en tant que genre, réside tant au niveau du choix d’un décor unique (le commissariat en lieu et place de l’hôtel ou du fort) que celui de personnages antagonistes devant rester soudés pour faire face à un ennemi commun (les personnages pré-cités pour une variation moderne de la lutte entre cow-boys et indiens).
Après un premier tiers d’exposition où Carpenter présente les forces en présence en laissant planer le mystère sur l’identité et les motivation des assaillants le récit épouse la forme d’un huis-clos d’autant plus anxiogène que le siège a lieu de nuit et la menace n’est pas identifiable : les truands sont en effet présentés et caractérisés uniquement en tant que meute incontrôlable assoiffée de sang où chaque membre anonyme montre un comportement sanguinaire suicidaire. Agissant tels des zombies, ces derniers semblent n’obéir à aucune logique ni règle si ce n’est celle de tuer n’importe qui se trouvant sur leur chemin. D’ailleurs comme dans La nuit des morts-vivants de George A. Romero le héros est un homme noir doté d’un fort sens moral devant organiser avec des individus de divers horizons une riposte contre un redoutable ennemi. On retrouve dans ce film d’action devenu un classique la prédilection de Carpenter pour les anti-héros rebelles (New-York 1997), le resserrement de l’action dans une unité de temps et de lieu (The thing) et la représentation d’une menace indistincte et non quantifiable (Ghost of Mars, Invasion Los Angeles, Vampires).
Référence incontournable dans le domaine du film d’action pour sa gestion exemplaire de l’espace réduit dévolu à l’action et de la montée de la tension dramatique, Assaut a donné lieu en 2004 à un honnête remake réalisé par Jean-François Richet.
Bénéficiant d’une reprise en salles le 23 juillet 2014, Assaut est également disponible depuis 2012 dans deux belles éditions vidéo Metropolitan.
Test DVD
Ce classique de Carpenter bénéficie enfin, après des éditions DVD déficientes sur le plan technique, d’un master honorable : l’image restaurée offre un bon piqué, des couleurs riches et une bonne gestion des contrastes.
Excepté une poignée de plan à la définition en retrait sur des scènes en basse lumière la copie est tout à fait satisfaisante.
Les deux pistes sonores Anglais Dolby Digital 2.0 mono, Français Dolby Digital 2.0 mono s’en sortent honnêtement même si l’ensemble des différentes ambiances sonores paraît un peu étouffé.
Toujours passionnant le commentaire audio de John Carpenter évoque les conditions d’un tournage à budget réduit (100 000 $) avec des acteurs pour certains élèves en cinéma.
L’entretien avec John Carpenter et Austin Stoker (18′) a pour cadre une master class faite en 2002 en toute décontraction.
Les autres suppléments de cette édition Metropolitan proposée à petit prix sont la musique du film sur piste séparée, bande-annonce et spots radio.
Assaut
8
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