Alceste à bicyclette
Alceste à bicyclette

Alceste à bicyclette

Réalisateur
Philippe Le Guay
Acteurs
Fabrice Luchini, Lambert Wilson, et Maya Sansa
Pays
France
Genre
Comedie
Durée
104 min
Titre Original
Notre score
7

Au sommet de sa carrière d’acteur, Serge Tanneur a quitté une fois pour toutes le monde du spectacle. Trop de colère, trop de lassitude. La fatigue d’un métier où tout le monde trahit tout le monde. Désormais, Serge vit en ermite dans une maison délabrée sur l’Île de Ré… Trois ans plus tard, Gauthier Valence, un acteur de télévision adulé des foules, abonné aux rôles de héros au grand cœur, débarque sur l’île. Il vient retrouver Serge pour lui proposer de jouer «Le Misanthrope» de Molière. Serge n’est-il pas devenu une pure incarnation du personnage d’Alceste ? Serge refuse tout net et confirme qu’il ne reviendra jamais sur scène. Pourtant, quelque chose en lui ne demande qu’à céder. Il propose à Gauthier de répéter la grande scène 1 de l’Acte 1, entre Philinte et Alceste. Au bout de cinq jours de répétition, il saura s’il a envie de le faire ou non. Les répétitions commencent : les deux acteurs se mesurent et se défient tour à tour, partagés entre le plaisir de jouer ensemble et l’envie brutale d’en découdre. La bienveillance de Gauthier est souvent mise à l’épreuve par le ressentiment de Serge. Autour d’eux, il y a le microcosme de l’Île de Ré, figée dans la morte saison : un agent immobilier, la patronne de l’hôtel local, une italienne divorcée venue vendre une maison. Et l’on peut se prendre à croire que Serge va réellement remonter sur les planches…

L’avis de Fabien

Après le succès public (2M d’entrées) et critique de Les femmes du 6ème étage, Philippe Le Guay retrouve sa vedette Fabrice Luchini pour Alceste à bicyclette, une comédie en forme de huis-clos insulaire où deux comédiens qui ne s’étaient pas vu depuis des années répètent Le misanthrope de Molière dans une maison de l’île de Ré en vue de représentations à Paris et en province.

Le récit est essentiellement constitué de face-à-face filmés comme des joutes oratoires entre Fabrice Luchini et Lambert Wilson dont les personnages répètent la célèbre scène 1 de l’Acte 1, entre Philinte et Alceste.  Au gré des lectures de plus en plus intenses s’établissent des correspondances entre les acteurs, la vieille gloire du cinéma retiré en misanthrope sur l’île de Ré face à la vedette de la télé bien ancré dans le monde impitoyable du show-business et les personnages d’Alceste et Philinte. La complicité laisse place à des tensions où les questions d’orgueil et de jalousie risquent de mettre à mal leur projet commun. En effet Philippe Le Guay ne filme pas seulement le processus artistique avec ses ajustements de ton, de rythme pour faire vibrer le texte de Molière mais une vieille complicité qui s’effrite peu à peu sous le poids des égos et des blessures intérieures au point de remettre en question le retour sur les planches de Serge Tanneur.

Quelques personnages féminins, une jeune actrice porno en demande de conseils sur le métier de comédien et une italienne fraîchement divorcée dont la rencontre impromptue avec les deux hommes aura un impact sur la solidité du duo d’artistes, viennent interférer dans ces cessions de travail, montées avec dynamisme, les remarquables vers de Molière et la verve de Luchini assurant un spectacle très plaisant.

Avec Alceste à bicyclette, Philippe Le Guay nous offre une très bonne comédie au ton doux-amer portée par deux grands acteurs.

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Test blu-ray

Technique

L’image de cette édition blu-ray FPE est superbe avec un piqué irréprochable qui met en valeur les visages comme le paysage, des contrastes solides et  les couleurs chaleureuses de l’île de Ré. La piste française en DTS HD 5.1 est bien équilibrée entre bruits d’ambiance et dialogues; on ne révèle pas un grand dynamisme mais le film, constitué essentiellement de scènes dialoguées,  ne se prête pas de toute façon aux débordements sonores.

Bonus

Débutons la section bonus par un making of (20′) constitué d’extraits des répétitions sur le plateau et d’interviews des deux acteurs et de leur réalisateur. Fabrice Luchini et Lambert Wilson évoquent leur collaboration avec Philippe Le Guay dont  « le pari était de construire un film sur des répétitions ». Pour cela il a imaginé « les séquences de répétition comme les duels de Barry Lindon ».

Puis six scènes coupées (18′) avec commentaire optionnel de Philippe Le Guay permettent de découvrir une ouverture différente dans les coulisses d’un théâtre avec Lambert Wilson, des scènes consacrées à des personnages féminins secondaires et la version étendue du soap fictif consacré au Docteur Morange, cador de la médecine au grand coeur  joué avec un humour irrésistible par Wilson.

Enfin le commentaire audio de Philippe Le Guay et de Fabrice Luchini, complices et volubiles, clôt cette sympathique section bonus.

Alceste à bicyclette
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