Carré est le patron de la BRB (Brigade de Répression du Banditisme). 3 ans plus tôt, il a fait tomber un grand truand, Kancel. Aujourd’hui, à la faveur d’une extraction, Kancel kidnappe le flic. Il a 96 heures pour lui soutirer une seule information : savoir qui l’a balancé.
Vu pendant les 18 èmes rencontres du cinéma de Gérardmer
96 heures est un thriller qui réunit deux personnalités très fortes : Gérard Lanvin face à Niels Arestrup. Ce duel entre ces deux hommes est d’ailleurs bien montré à l’écran écartant les personnages secondaires. C’est le cas de Sylvie Testud qui n’a que très peu d’impact sur les conséquences de l’histoire.
Le réalisateur Frédéric Schoendoerffer s’est fait plaisir sur ce film. Il a voulu montrer deux caractères qui ne veulent pas céder. L’attitude et les dialogues représentent bien ces enjeux. On pourrait même dire que les deux acteurs veulent montrer qui est le chef.
L’histoire distille au fur et à mesure des informations sur les différents personnages. D’ailleurs nous éviterons de rentrer trop sur les détails pour ne pas gâcher les différents retournements de situation mais sachez que c’est assez bien ficelé.
Même si 96 heures reste classique, le face à face entre Gérard Lanvin et Niels Arestrup est très intéressant.
L’avis de Vannick Dieyi :
Il faut avouer qu’on se régale depuis le début de l’année avec les nouvelles comédies françaises qui ne cessent de nous divertir, Supercondriaque avec un duo épatant Boon-Merad ou encore récemment Qu’est-ce-qu’ on a fait au bon Dieu avec un casting délirant. En changeant de registre pour embrasser celui des films dramatiques, on retrouve en premier lieu le nouveau polar de Frédéric Schoendoerffer qui a déjà fait ses preuves en 2009 dans Truands.
Même s’il n’aligne pas un casting cinq étoiles, Fréderic Schoendoerffer a quand même à sa disposition deux grandes figures emblématiques du cinéma français: Gérard Lanvin et Niels Arestrup. On retrouve également dans le rôle féminin Sylvie Testud dont on a tous adoré sa belle interprétation dans le film biographique la Môme en collaboration avec Marion Cotillard et Gérard Depardieu. Slimane Dazi et Cyril Lecomte sont aussi de la partie. Avant d’acheter sa place pour aller voir 96 Heures au cinéma, il faut bien comprendre qu’on y va pour regarder un film policier français et non un film américain à grand spectacle à la manière de Stallone. On est frappé dès le début par la lenteur des scènes. Les répliques des personnages ne sont franchement pas à la hauteur du talent de Frédéric Schoendoerffer. Tellement que le film en devient ennuyant. Gérard Lanvin qui, à la base, est un très bon acteur est emballé dans le même carton de la médiocrité, c’est qui est bien sûr dommage.
Frédéric Schoendoerffer nous livre un scénario enfantin, banal, caractérisé par un rythme désagréable, fastidieux. Pour pallier cette pauvreté scénaristique, le réalisateur français accorde plus d’importance aux relations entretenues par ses personnages et ça marche assez bien puisqu’ils arrivent à produire des scènes cohérentes. Le personnage de Victor Kancel est incarné à merveille par Niels Arestrup. Néanmoins, l’un des points négatifs qu’on pourra reprocher au personnage de Gabriel Carré interprété par Gérard Lanvin est sans doute son côté trop désinvolte quand il ne faut pas. En ce qui concerne les personnages secondaires, c’est juste un véritable désastre. En aucun moment, ils n’essaient de se racheter. On ne trouve aucune intrigue intéressante, tout est dans le superficiel. Personne n’arrive à prendre des véritables risques.
Incontestablement, 96 Heures est un film à éviter cette semaine. Rien de ce qui se passe là-dedans n’est au niveau de ces acteurs qu’on croyait talentueux. Au final, on se contentera pour l’instant du registre comique dans les productions françaises en attendant des bons projets d’actions qui arriveront certainement très bientôt.