Alors qu’il s’apprête à être père, David Wosniak, éternel adolescent de 42 ans, découvre être le géniteur anonyme de 533 enfants déterminés à le retrouver.
L’avis de Manuel Yvernault :
Mis en avant sur la scène internationale pour son travail de scénariste sur La grande séduction, Ken Scott passe à nouveau les frontières d’Amérique du Nord pour nous offrir une comédie tendre et altruiste.
Peu avantagé par son affiche française, Starbuck fait partie de ces films fait avec le cœur. Si certains y voient un ton délibérément moralisateur, une approche plus simple délivre un attachement touchant et léger à l’ensemble du métrage.
La justesse et finesse des dialogues, autant dans leur répartie, que dans leur construction, sont les arches sur lesquelles les comédiens peuvent s’appuyer. Leur jeu, naturel, touchant, ressemble typiquement et simplement à la Belle Province. Sans cliché, le scénario réussit le pari de nous faire croire à cette histoire de paternité démesurée. S’ensuit une multitudes de saynètes oscillant entre un ton grave et léger afin d’appuyer le plus possible sur la fibre humaine que prétend toucher le réalisateur.
Ce père de famille à la descendance plurielle, Patrick Huard en est l’interprète idéal, sous ses traits de héros malgré lui, qui se découvre une âme paternelle sur le tard. Huard, comme l’ensemble du casting, réussit à trouver le ton juste et équilibré donnant une crédibilité prononcée aux rapports familiaux qui constituent le sujet principal du film.
En dosant habilement légèreté et sérieux, Ken Scott nous questionne sur la légitimité de la paternité. Starbuck ne traite pas de ce débat en profondeur mais apporte assez d’intensité dans sa manière de traiter son sujet afin de nous toucher franchement et tendrement. Rien de révolutionnaire ici, mais le film est rempli d’une fraîcheur et d’une simplicité qui font trop souvent défaut dans certaines comédies actuelles.