En quinze ans de carrière chez les Men in Black, l’agent J a vu beaucoup de phénomènes inexplicables… Mais rien, pas même le plus étrange des aliens, ne le laisse aussi perplexe que son partenaire, le sarcastique K.
Lorsque la vie de K et le destin de la Terre sont menacés, l’agent J décide de remonter le temps pour remettre les choses en ordre. Il va alors découvrir qu’il existe certains secrets de l’univers que K ne lui a jamais révélés. Il est cette fois obligé de faire équipe avec l’agent K, plus jeune, pour sauver la vie de son partenaire, l’agence, et l’avenir même de l’humanité…
Avis de Manuel Yvernault :
Si les débuts de carrière de Barry Sonnenfeld étaient bien venus et prometteurs, l’échec prononcé et continu de certains de ses projets ont définitivement rendu banale la mise en scène de ce réalisateur. D’une même architecture, Men in black fonctionnait, la suite s’avérait sans aucun intérêt. Dix ans plus tard la machine à billet a réveillé et convoqué l’équipe de départ. Sonnenfeld, Smith et Jones.
Si le film se hisse aisément au-dessus du deuxième épisode, l’intérêt final n’est que minime et le divertissement à peine présent.
David Koepp (à la filmographie plus ou moins de qualité) et Etan Cohen au scénario, réussissent au moins à tenir le film sur la durée sans temps mort, ou presque. Si le rythme est donc soutenu, les ficelles qui composent le scripte ne sont pas de la plus grande subtilité, question voyage spatio-temporel nous avons déjà vu plus efficace et ingénieux.
On s’attache donc à la réalisation, solide cette fois, haletante, plus proche du premier opus que du second, apparitions/caméos discrets de Tim Burton et de l’équipe du film, côté pop décalé et quelques références sont présents. On retrouve également l’action de la comédie fantastique de départ avec son lot de loufoqueries que le thème impose, presque une identité retrouvée, faisant oublier, à quelques détails prêts, que tout ce beau monde a été convoqué afin de faire des entrées.
Côté casting, Josh Brolin est le choix parfait d’un K (Tommy Lee Jones) plus jeune au mimétisme physique et vocal presque parfait. Will Smith joue le minimum syndical dans un rôle et une composition qu’il a trop usé, procurant à son personnage un aspect redondant au fur et à mesure des années, d’autant plus qu’on le sait capable de perfection dans d’autres rôles. En outre, tous les dialogues du film, les siens principalement dans son rôle de trublion, peinent difficilement à trouver les rires. Les répliques étant d’une banalité sans réelle saveur. Tommy Lee Jones, presque absent du film, fait le minimum syndical dans une participation en mode automatique.
Men in black 3 est sans doute l’accumulation de toutes ces composantes, de la nostalgie bien récupérée et mise au goût du jour, un plaisir coupable de retrouvailles (15 années sont passées), une joie de découvrir par petits détails un bestiaire intergalactique. Passé cela, le film ne s’élève que trop rarement pour finir au firmament. On ressort donc avec cette étrange sensation d’apesanteur et de vide, de cette habitude qu’ont les hommes en noir (les studios ?) avec leur objet phallique de nous effacer la mémoire. Une sensation d’aussi vite vu, très vite oublié.