Les nouvelles aventures de la brigade de 21 Jump Street, un groupe de jeunes policiers pouvant aisément se faire passer pour des adolescents et ainsi infiltrer les réseaux des trafiquants de drogue qui sévissent dans les milieux universitaires californiens.
Avis de Manuel Yvernault :
21 Jump Street, série policière lancée à la fin des années 80, avait marqué toute une génération et mis sur l’avant scène le tout jeune Johnny Depp.
Pour ceux qui ont parfaitement le générique début (néon-graf-musique) en mémoire, ceux qui regardaient donc, l’adaptation cinématographique n’en sera clairement pas une. Seul e pitch de départ est repris plus ou moins et quelques idées imposées ici et là. Passant outre ce facteur important, le film n’est pas totalement à rejeter, on peut cependant y trouver un autre plaisir, en gardant bien en tête, on se répète, que ce n’est aucunement une adaptation, ni de forme et encore moins de ton.
Que reste-il alors quand on se retrouve aux antipodes d’une série dont on ne reprend que le titre et le principe (éloigné)? une comédie bancale, mais totalement libre, qui finit par trouver quelques couleurs attachantes.
Il convient d’inscrire le film plus proche d’un buddy movie que d’une comédie policière. Nous sommes clairement du côté du théâtre de l’absurde versant comédie US avec grosses ficelles, c’est donc ici que certains spectateurs pourraient s’arrêter tant l’humour développé pourrait les réfréner. Et pourtant, 21 Jump Street pris comme il se doit, s’avère léger, complètement déjanté. Délivrant une bonne dose de plaisir premier pour qui désire s’affranchir de toutes réflexions cinématographiques.
Il faut admettre qu’une certaine qualité est au rendez-vous quand le film se joue des codes du genre à de nombreux moments, poursuite en voitures et éléments de films policiers sont détournés dans une dynamique qui donne presque un autre élan la comédie US.
Là est sans doute la (seule ?) réussite du film, on arrive presque à se dire que ce total reboot, qui prend une direction osée, permet tous les outrages au genre tout en le respectant.
Si le duo Jonah Hill-Channing Tatum existe c’est autant par leur présence que par la qualité borderline des dialogues et situations du scénario. En cela, de nombreuses surprises (un final intéressant sur bien des points) viennent agrémenter le film tout du long, on est donc peu étonné de retrouver Michael Bacall (Scott Pilgrim, Projet X) au scénario, n’hésitant jamais à aller vers l’outrancier décalé afin de pousser des situations dans l’absurdité totale. Il réussit parfaitement là où The Dictator avait échoué par exemple. On n’ira pas jusqu’à parler pas de finesse d’écriture mais la démesure paye grandement.
Si 21 Jump Street n’est pas du tout là où on l’attendait, il serait dommage de le jeter trop vite aux oubliettes laissant un goût de réussite prononcée dans un genre trop phagocyté depuis quelques films. Original, bien calibré qui respire la franchise naissante. Ce n’est pas la comédie de l’année cependant le pari osé peut presque être validé ; les neurones (très) légers.