Océan Pacifique… Au large d’Hawaï, l’US Navy déploie toute sa puissance. Mais bientôt, une forme étrange et menaçante émerge à la surface des eaux, suivie par des dizaines d’autres dotées d’une puissance de destruction inimaginable.
Qui sont-ils ? Que faisaient-ils, cachés depuis si longtemps au fond de l’océan ?
A bord de l’USS John Paul Jones, le jeune officier Hopper, l’Amiral Shane, le sous-officier Raikes vont découvrir que l’océan n’est pas toujours aussi pacifique qu’il y paraît.
La bataille pour sauver notre planète débute en mer.
Avis de Manuel Yvernault :
Peter Berg, devenu faiseur à Hollywood nous propose une relecture, très personnelle, de la « bataille navale ». Hasbro (Transformers) est encore à la production et rappelle directement la « gamme de vente » du produit offert au spectateur. Difficile d’apprécier un long-métrage quand on nous vend un plateau de jeu, bas de gamme et hors convention cinématographique.
Déroulement de la partie : par un minimum d’effort scénaristique, le spectateur devra supporter visuellement le film, le premier qui tient jusqu’aux crédits fin a le droit de rester et découvrir le générique pour en apprécier un petit surplus dans ses dernières secondes.
Constitution des équipes: peu importe le « sens », les deux camps se mettent en place en oubliant tout accent de crédibilité. Dans cet énième ersatz de films nous invitant à une invasion extra-terrestre, on sort directement la carte des films du passé tant un discours pouvait être ancré, alors qu’ici, on déplace son pion à l’aveugle, sans aucune justification.
Mise en place du jeu : à peine assis, on commence l’invasion dans un fatras assourdissant, le joueur venu pour cela est alors ravi.
Première manche : les « méchants » attaquent en premier et font « très » mal, c’est donc « très » original.
Calcul des points : lorsque le rythme s’épuise et que tout le monde est statique, le spectateur reprend son souffle.
Deuxième manche : les gentils soldats USA reprennent un peu de terrain, c’est donc un bel équilibre, très mignon tout ça.
Calcul des points : soporifique et répétitif, Berg fait ce qu’il peut pour donner un semblant de saveur à son chantier naval.
Troisième manche : dans un total désintérêt, le réalisateur décide de mettre en scène par un non sens appuyé, des ellipses en dessous de tout et un spectacle pyrotechnique, afin de cacher les nombreuses lacunes de l’ensemble.
On compte les points et en tant que spectateur on passe volontiers son tour.
Bien difficile de trouver une once d’intérêt dans cette démonstration pyrotechnique et sonore, cependant de qualité sur ce plan, quand tant de vide accompagne ce projet. L’humour hésitant entre le second degré et le premier n’est pas là pour rehausser l’ensemble, tant un côté totalement décalé aurait été plus judicieux.
Les comédiens, insupportables dans leur majorité ne peuvent sauver le cuirassé du naufrage, on lancera des bouées de sauvetage à Rihanna et Taylor Kitsch. L’ensemble est saupoudré du crachin de vagues musicales, pompées sur la très bonne b.o de Hans Zimmer, lors de ses élans pour Inception. Au final Berg qu’on a connu plus impliqué, offre un spectacle affligeant qui ressemble étrangement à cette profusion de films de studios, dont le principe uniquement mercantile, n’offre qu’un dédale visuel à peine divertissant, si seulement.
On pensait voir un film modeste mais divertissant, on est noyé dans une bande-démo excessivement longue de ce qu’on peut réaliser avec les techniques actuelles. Encore une fois, inutile. Ou alors, nous sommes décidément trop mauvais joueur pour accepter cette défaite. Une chose est sûre, le département de la Défense américaine tient son réalisateur. A mettre au côté de Act of Valor. Une fois coulé, reste uniquement les morceaux d’épaves auxquels les plus avertis sauront s’accrocher. L’honneur est sauf.