Bien qu’en phase terminale d’un cancer, la jeune et jolie Annabel Cotton est animée d’un amour profond de la vie et de la nature. De son côté, Enoch Brae a cessé d’avoir envie de faire partie du monde depuis que ses parents sont tragiquement morts dans un accident. Lorsque ces deux êtres à part se rencontrent à un enterrement, ils se découvrent d’étonnants points communs. Pour Enoch, dont le meilleur ami se trouve être le fantôme d’un pilote de guerre kamikaze, et Annabel, qui voue une fascination à Charles Darwin et à la vie de toute créature, c’est le début d’une relation exceptionnelle. En apprenant la mort imminente d’Annabel, Enoch propose de l’aider à vivre ses derniers jours avec intensité, au point de défier le destin, les traditions et la mort elle-même.
En DVD et Bluray depuis le 8 février 2012 – Sony Pictures Home Entertainment
Avis de Manuel Yvernault :
Étant passé en partie à côté de cette émouvante réflexion sur la vie lors de son passage en salle, Restless reprend un second souffle par son fond, la forme reste et donne un film terriblement touchant sur deux êtres en perdition. Certes, seuls les plus fidèles du cinéma de Gus Van Sant trouveront un intérêt profond au film mais pour ceux qui désirent laisser aller leurs émotions et partager quelques réflexions, Restless est un enchantement.
Malgré sa lenteur assumée et son discours simpliste, le film marque par le jeu de ses comédiens appliqués et impliqués. Leur composition angélique se dépose parfaitement dans l’espace onirique que le réalisateur créé, donnant à l’oeuvre cette délicate note indé, bercée par la musique d’Elliott Smith et Danny Elfman.
En prenant le film comme une œuvre (cf. également le bonus « version muette »), simpliste, désirée et assumée comme telle, empreinte d’une poésie berçant entre mort et vie, Gus Van Sant, sous un accent poétique, réussit à faire naître de l’émotion aisée mais juvénile ne tombant jamais dans le ridicule, et surtout, authentique.
Image :
Un transfert soyeux et délicat comme le réalisateur l’a voulu. Identique à la projection salle, la photographie d’Harris Savides se veut laiteuse, presque opaque. Certes le Bluray ne joue pas sur le créneau de la haute précision mais l’ensemble est là. Peu de piqué, une colorimétrie ancrée dans un petit créneau alors que l’aspect artistique de l’œuvre est totalement respecté. Indispensable à l’identité du film, un joli transfert de la part de l’éditeur. Voir plus si on se réfère aux suppléments (voir « Bonus »).
9/10
Son :
Peu de chose à redire, une VF presque équivalente à la VO, assez rare pour être relevé ; où les voix sont respectées, en avant mais loin d’être trop en relief, dans un univers sonore limpide et discret. Seul ressort le montage son, discret grâce à l’ambiance même du film. Les ambiances extérieures, surtout celles en pleine nature, sont parfaites.
8/10
Bonus :
– Film annonce du film
– Scènes additionnelles
3 scènes à l’intérêt mineur en référence au film. Isolée l’une d’entre elles apporte une émotion même si furtive, très prenante. On vous laisse la surprise
– 5 featurettes d’un intérêt mineur, comme à l’accoutumé.
On nous parle du tournage, du choix du réalisateur et des comédiens qui nous expliquent la relation entre Enoch, Annabel et Hiroshi. Trop superficiel pour être réellement intéressant. Seul le module sur le scénario survole l’ensemble.
– VERSION MUETTE du film
Supplément à l’intérêt majeur, rehaussant autant la note « Image » que celle des « Bonus ». Gus Van Sant ayant pour chaque scène demandé à ses comédiens de tourner une dernière scène muette, l’édition Bluray nous offre un deuxième montage, donnant à Restless une autre lecture. Proche d’une œuvre entière en complément du film vu en salle, cette version est presque indispensable tant elle apporte un autre ressenti. Se rapprochant du travail réalisé sur Gerry, où Van Sant donnait plus une œuvre cinématographique qu’un film pur et simple, la version muette apporte une profondeur différente. On note bien sûr une toute autre photo, qui paradoxalement (car muette) se veut plus moderne, avec un piqué appuyé et une colorimétrie poussée et nouvelle. Bref un supplément qu’on ressent comme indispensable une fois visionné. Discret mais fort de sens artistique et cinématographique.
Note Bluray :
4/5