En attendant l’arrivée d’Anna, sa jeune épouse éternellement en retard, on le presse de questions sur sa future paternité dans la bonne humeur générale… Mais quand on demande à Vincent s’il a déjà choisi un prénom pour l’enfant à naître, sa réponse plonge la famille dans le chaos.
Après le succès de leur pièce de théâtre homonyme en 2010, leurs auteurs Alexandre de La Patellière, Matthieu Delaporte ont porté à l’écran Le prénom, une soirée particulière où un rassemblement à la base festif se transforme en règlements de compte entre amis.
Point de départ de la soirée, la discussion à priori banale sur le choix d’un prénom conduit petit à petit nos convives à enchaîner malgré eux moqueries blessantes, reproches acides, révélations terrassantes dans une logique de surenchère assez jubilatoire. En effet, après une exposition réussie, le débat à priori anodin sur le choix d’un prénom est le déclencheur d’une vague de micro situations tragi-comiques où invectives, quiproquos, retournements de situation s’enchaînent avec bonheur pour le spectateur témoin d’une soirée mémorable où chaque protagoniste va apprendre sur l’autre et sur lui-même.
Si la mise en scène est relativement plate le rythme de cette intrigue en huis-clos est assuré par le dynamisme des échanges verbaux entre des comédiens en grande forme, Charles Berling en tête, bien servis par un texte savoureux exploitant avec générosité tous les aspects du comique de situation : les répliques ciselées fusent, les acteurs se renvoient la balle avec virtuosité.
Loin de la énième comédie bobo nombriliste que son pitch avec ses personnages en apparence stéréotypés laissait craindre, Le prénom est au final une sympathique comédie humaine, aux dialogues affutés et où s’agitent des êtres aux préoccupations et affects communs qui devraient parler au plus grand nombre.