Elle dirige une prestigieuse fondation d’art contemporain… Il vit de petits boulots et d’allocations.
Elle a bac + 7… Il a failli faire 7 ans de prison.
Elle tutoie le ministre de la culture… Il tutoie toutes les bouteilles d’alcool qu’il rencontre.
Elle aime le débat d’idées… Il aime le sexe avec des inconnues à forte poitrine.
Ils ne se ressemblent pas du tout… et se supportent encore moins.
D’ailleurs, ils n’auraient jamais dû se rencontrer. Mais leurs enfants, eux, sont inséparables… Ils finiront par comprendre pourquoi…
Après avoir offert à l’excellentBenoît Poelvoorde deux bons rôles dramatiques dans Entre ses mains et Coco avant Chanel, la réalisatrice Anne Fontaine l’associe, pour sa première comédie avec le génie belge, à Isabelle Huppert.
Sur le mode du duo mal assorti, Anne Fontaine livre une comédie très agréable où la qualité d’écriture des dialogues et l’alchimie contre toute nature entre Huppert et Poelvoorde l’emporte sur un scénario peu original et prévisible. Huppert en bourgeoise monomaniaque et coincée face à Poelvoorde en prolo grossier et épicurien se sortent de rôles stéréotypés grâce à la subtilité de leur jeu : lui pouvant passer en un éclair de la beauferie grossière à l’expression d’une blessure sensible, elle révélant une détresse insoupçonnée derrière un masque de froideur.
Le récit, très drôle dans son premier tiers, avec un Poelvoorde déchaîné, est ponctué d’accents dramatiques, de moments intimes où affleure une tendresse touchante alors que la romance improbable entre les deux personnages principaux se contrarie. L’acidité et l’efficacité des situations comiques où le trublion Poelvoorde perturbe la vie bien rangée du personnage de Huppert est quelque peu atténuée une fois le duo réuni amoureusement après une soirée bien arrosée. Mais le duo de choc fonctionne jusqu’au bout d’autant plus que se superpose à la comédie romantique une piquante satire du monde de l’art contemporain.
L’association Anne Fontaine et Benoît Poelvoorde accouche une nouvelle fois d’un film réussi, cette fois dans un registre plus léger où l’on a plaisir à retrouver la grande Isabelle Huppert.
Technique
L’apport HD sans être décisif se révèle sensible pour cette comédie joliment mise en images par Anne Fontaine. Au niveau acoustique l’ensemble est plutôt calme : quelques effets musicaux et des bruits d’ambiance se détachent bien dans les deux versions sonores.
Bonus
Deux courts modules composent l’interactivité de cette édition combo (blu-ray+ DVD) FPE.
Est proposée tout d’abord une plaisante interview de la réalisatrice Anne Fontaine où elle s’explique sur son choix d’une comédie écrite pour Poelvoorde pour laisser libre cours à plus de folie que sur ses tournages précédents.
Enfin dans le module intitulée « Radio Benoît » Poelvoorde n’est pas avare en pitreries sur le plateau tout évoquant dans sa loge, de manière plus sérieuse, sa nouvelle collaboration avec Anne Fontaine.