Suite à une intervention médicale et au traitement inapproprié qui l’a suivi, Hiroshi souffre d’une encéphalopathie de Wernicke, un trouble neurologique qui affecte la mémoire à court terme. Pendant deux ans, Kore-eda suit le combat mené par sa famille pour obtenir un traitement et des indemnités pour cette erreur médicale. Le film est un plaidoyer contre le gouvernement et ses carences en termes de santé publique.
Film présenté au FICA 2012 dans la section Hommage à Kore Eda Hirokazu
L’avis de Boris Bonnetin :
Kore Eda a décidé de tourner ce documentaire sur un thème très fort puisqu’il parle d’une maladie, proche d’Alzheimer, qui affecte la mémoire courte. On suit donc un homme qui possède une mémoire intacte jusqu’au jour où celui-ci se fait opérer. En 1992, suite à cette opération d’une tumeur à l’estomac, l’absence de vitamines lui détériore une partie du complexe cérébral réduisant sa mémoire à moins d’une heure.
Ainsi ses connaissances d’avant sont préservées mais tous les évènements futurs ne sont plus que comme des songes éloignés… au point parfois de se demander si son monde n’est pas qu’un rêve… La mémoire des instants passés il y a quelques heures ressurgit parfois sous forme d’émotions, il peut se souvenir d’une scène parce que celle-ci l’a bouleversée émotionnellement ou si à un instant précis il a ressenti une forte émotion. Ce n’est qu’un revers de médaille car lorsqu’il lit des atrocités dans le journal par exemple, l’émotion procurée réapparait comme souvenir et le perturbe au point de se demander s’il n’est pas l’auteur de ses actes.
Mais finalement ce documentaire des plus émouvant nous révèle les erreurs de la médecine et du ministère de la santé japonais qui, en voulant faire des économies ont oubliés de préserver la vie. Les émotions ressenties en visualisant ce documentaire, que ce soit de la colère, de la sympathie, de la tristesse et j’en passe est d’autant plus forte lorsque l’on sait que Kore Eda lui-même a vécu ce genre de situation avec son Grand Père qui était atteint de la maladie d’Alzheimer.
L’avis de Yanick « Wolverine » Ruf :
La maladie est parfois une fatalité….. Kore Eda Hirokazu à voulu nous montrer ce qui est arrivé à un japonais à la suite d’une intervention chirurgicale. Cet homme se retrouve avec une perte de la mémoire courte, ce qui signifie qu’il ne peut plus se créer de nouveaux souvenirs….. Il se réveille donc tous les jours avec les souvenirs datant d’avant l’opération…. Pas évident pour sa femme et ses enfants. Mais le pire de tout dans cette histoire, c’est de voir comment réagissent les autorités japonaise et les médecins face aux traitements qu’ils essaient de tester (et qui ont tout de même tué 41 personnes dans le pays). Une veritable dénonciation des pratiques encore usitées dans le pays et qui devraient être revues totalement…..