Max Cady, condamné à quatorze années de prison pour viol et voie de fait sur une mineure, est à nouveau libre. Avec détermination et rigueur, il entreprend de se venger de l’avocat Sam Bowden, qu’il estime responsable de son incarcération.
La sortie récente en blu-ray chez Universal de Les nerfs à vif de Martin Scorsese est l’occasion de revenir sur le premier succès commercial de Scorsese et sur l’original réalisé en 1962 par Jack Lee Thompson avec Robert Mitchum, Grégory Peck et Martin Balsam qui font de courtes apparitions dans cette nouvelle version avec Robert De Niro.
Tiré d’un roman de John D. MacDonald, The Executioners, paru en 1959 aux Etats-Unis et traduit en 1963 en France sous le titre Un monstre à abattre, Les nerfs à vif (Cape Fear)réalisé par Jack Lee Thompson (Les canons de Navarone) en 1961 est un thriller tendu et haletant opposant dans un bras de fer psychologique redoutable un repris de justice et un brillant avocat qu’il tient pour responsable de son destin contrarié.
Afin de livrer un modèle du genre Thompson s’est entouré des collaborateurs d’Hitchcock, en premier lieu le compositeur Bernard Hermann. Dans un sublime N&B le montage joue sur la suggestion avec un excellent travail sur le son (menacants bruits de pas lors d’une poursuite) et l’image (beau travail sur les ombres) et confère au suspense un rythme excellent. Thompson a parfaitement retenu la leçon du maitre Hitckcok à savoir que le public doit en savoir plus que le personnage à l’écran. La tension dramatique autour du duel Peck/Mitchum va crescendo jusqu’à une explosion de violence que le réalisateur a eu du mal à imposer à l’écran, censure oblige.
Dans son remake de 1992 Martin Scorsese est allé beaucoup plus loin dans la représentation de la tension sexuelle entre Cady et sa proie, la fille de Boxden ainsi que dans la violence physique incarné avec emphase par Robert De Niro. Ange de l’apocalypse tatoué citant les évangiles son Cady est un prédateur sexuel brutal et sauvage (amorce de cannibalisme) assez grand-guignolesque loin du jeu intense, moins outrancier, de Robert Mitchum. Scorsese clôt son adaptation maniériste par un incroyable déluge diluvien dont Thompson se révèle jaloux dans l’excellent making-of réalisé par Laurent Bouzereau, pièce maîtresse des bonus de ce blu-ray repris de la précédente édition DVD..