Jeune ouvrier, Peter passe l’essentiel de son temps libre à construire une maison pour ses parents, des patrons de bistrot qui ne lui ont jamais donné beaucoup d’affection. Depuis son enfance, le garçon souffre de la froideur et de l’incompréhension de ceux envers qui il manifeste des signes d’amour. Afin de ne pas être un poids pour ses parents dans leur nouvelle maison, Peter déménage à Munich avec Erika, la jeune fille qu’il vient d’épouser. Le couple découvre les affres et les tentations de la grande ville. S’évertuant à offrir à sa compagne le meilleur confort matériel possible, Peter travaille d’arrache-pied et cumule les heures supplémentaires. Mais le couple s’endette irrémédiablement…
L’avis de Boris « Backa » Bonnetin :
Ce long métrage de 1976 met en avant le manque affectif d’un jeune homme dès son plus jeune âge qui le conduira à rechercher toute sa vie à se faire aimer de ses proches quoi qu’il puisse lui en couter.
La mise en scène excellente alterne entre trois temps. Le premier, le présent nous montre Peter répondant à des questions sur son passé. Le second et troisième temps ne sont autre que la vision via le biais de flashbacks de son enfance ou son proche passé.
Le film est construit autour d’un évènement important que l’on connaîtra et surtout comprendra uniquement en découvrant la vie entière de notre protagoniste.
En outre, c’est avec brio que l’on nous interroge sur le domaine affectif, plus particulièrement sur la façon d’atteindre notre bonheur personnel. Devons nous tout faire pour être aimé des autres même au prix le plus fort ? Est-ce que notre bonheur en dépend ?
On remarquera par ailleurs la mise en avant du système économique allemand, la rudesse de la vie ainsi que la cassure entre les classes sociales ou le monde de la ville avec celui des campagnes.
Pour conclure, Je Veux Seulement Que Vous M’aimiez nous entraîne dans un monde où la raison s’efface petit à petit face à la dur labeur quotidienne et du manque de reconnaissance ou de compréhension des êtres aimés. La folie augmente et le film s’assombri pour nous dévoiler l’inéluctable.
Côté technique Blu-ray, rien d’exceptionnel, la qualité générale est plutôt bonne compte tenu de l’année du film. Petite déception tout de même le format 4/3, qui certes respecte le format original du film mais est moins agréable à regarder sur nos écrans taillés pour le 16/9.
Enfin, niveau contenu nous n’avons droit qu’à un unique bonus, mais quel bonus ! Rien de moins qu’un documentaire de Robert Fischer de 60 minutes faisant office de making-off et poussant un peu plus loin les problématiques posées par l’œuvre de Fassbinder.
