Les Mystères de Londres

Réalisateur
Acteurs
Pays
Genre
Thriller
Durée
98
Titre Original
Die toten Augen von London
Notre score
5
Les Mystères de Londres

La police retrouve un cadavre d’un homme dans la Tamise.

L’inspecteur Larry Holt, chargé de l’enquête, est intrigué par un papier portant des inscriptions en braille. Accompagné d’une spécialiste du braille, son enquête va le mener jusqu’à une institution religieuse pour des mendiants aveugles, dirigée par le révérend Paul Dearborn.

 


Rétrospective « Edgar Wallace »

4ème Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg

(11-18 septembre 2011)

 

 



 

 

L’avis d’Alex :

 

Abréviation de Kriminalfilm (ou Kriminalroman), le krimi est l’équivalent de ce que l’on nomme « polar » chez nous.

Cependant, la grande spécificité allemande réside dans le vif intérêt porté à un auteur ultra-populaire Outre-Rhin : le britannique Edgar Wallace.


Si la première adaptation filmique du cru date de 1927 (The Unknown), c’est véritablement à partir de 1959 sous l’impulsion de la firme danoise Rialto et de réalisateurs bientôt rompus à l’exercice (comme Harald Reinl ou Alfred Vohrer) que les écrits de Wallace vont fleurir sur les écrans germaniques, jusqu’à devenir un véritable sous-genre désigné comme Wallace-Filme

 

 

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Mis en scène par Alfred Vohrer en 1961, Les Mystères de Londres est une démonstration des codes qui rendront populaire le genre au point d’inspirer par la suite le giallo transalpin : intrigue policière nébuleuse en toile de fond, et surtout recherches esthétiques très marquées sur la forme (citons par exemple le jeu avec les reflets sur des verres de lunettes ou bien encore cette spectaculaire vue subjective de l’intérieur d’une bouche humaine !)

 

 

 

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Dès les premiers tours de bobine, l’atmosphère se veut menaçante : dans un noir et blanc très expressionniste, Vohrer nappe le spectateur dans le fog londonien d’où émerge soudain la silhouette massive de Ady Berber. Cet ancien catcheur autrichien (apparu fugitivement dans Ben-Hur avant d’enchaîner plusieurs krimis comme Le retour du Dr. Mabuse ou La porte aux sept serrures) campe ici un géant aveugle s’apprêtant à commettre le pire des forfaits…

 

Le côté terriblement iconique du personnage -ses orbites blanches dans l’obscurité lui donnent un air particulièrement effrayant- renvoie aux plus fameuses créatures du bestiaire fantastique et renforce encore un peu plus l’ambiance surréaliste de cette séquence initiale.

 

 

 

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Outre Berber, la distribution des Mystères de Londres est un défilé de comédiens emblématiques du genre: l’incontournable Joachim Fuchsberger mène ainsi l’enquête aux côtés de la blonde Karin Baal (tous deux se retrouveront en 72 dans Mais qu’avez-vous fait à Solange ?, mythique giallo adapté lui aussi de Wallace), et sont entourés des habitués Dieter Borsche et Eddi Arent.


Figure également dans un second rôle peu sympathique (une habitude pour lui !) le tout jeune Klaus Kinski, dont la pléthorique filmographie compte à ses débuts quantité de Wallace-Filme (il en tourna d’ailleurs 2 autres, Le narcisse jaune intrigue Scotland Yard et Die seltsame Gräfin, pour la seule année 61…)

 

 

 

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En résumé, aborder le krimi avec ces « Yeux morts de Londres » (du titre original « Die toten Augen von London ») constitue pour le néophyte une excellente expérience tant le film est considéré comme un véritable classique du genre.

 


Notez aussi que le roman qui sert de base à l’intrigue (« The Testament of Gordon Stewart ») avait déjà été porté à l’écran en 1939 dans The Dark Eyes of London / The Human Monster de Walter Summers. D’ailleurs, cet opus avec Bela Lugosi a récemment eu droit aux honneurs d’un DVD français sous le titre Le Tueur aveugle (disponible chez Artus Films).

 


 

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Pour l’anecdote enfin, Alfred Vohrer réalisera en 1968 un remake en couleurs de son propre film avec Der Gorilla von Soho, une œuvre joyeusement pop’ et délurée qui met l’inspecteur Horst « Derrick » Tappert sur la piste d’un tueur arborant un costume de singe ! (Source d’inspiration de John Landis lorsqu’il  mit en boîte son légendaire « Schlock : le tueur à la banane » ? Allez savoir)

 

 

Les Mystères de Londres
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