A Philadelphie, cinq personnes pénètrent dans un immeuble de bureaux et prennent l’ascenseur. Mais l’ascenseur reste bloqué entre deux étages. Doucement, méthodiquement, la situation des occupants évolue de la simple contrariété à l’angoisse, puis à l’horreur totale…
En compétition au 18ème Festival International du Film Fantastique de Gérardmer
(26-30 janvier 2011)
L’avis d’Alex :
Signé John Erick Dowdle (réalisateur de En Quarantaine, remake US de Rec), d’après une histoire originale de M. Night Shyamalan, également producteur, DEVIL situe donc une bonne partie de son action dans une cabine d’ascenseur bloquée au beau milieu d’un gratte-ciel de Philadelphie ; la ville fétiche de l’auteur de Sixième Sens, rappelons-le.
Fort d’un cadre claustrophobe à souhait -l’un des thèmes de ce Festival de Gérardmer 2011-, les scénaristes développent une intrigue fantastico-horrifique faisant à priori intervenir pas moins que le diable himself : c’est en tout cas ce que nous laisse présager une voix-off très cérémonieuse lors du vertigineux générique de début (utilisant des prises de vues aériennes montrées complètement à la renverse pour un effet des plus surprenants) ainsi que les déductions mystiques d’un vigile fervent catholique…
La bonne idée du métrage est d’ailleurs de faire le parallèle entre un événement hautement banal mais angoissant pour beaucoup (être coincé dans un lieu clos, en hauteur) et de supposés agissements surnaturels.
De ce point de vue, le cinéaste se montre efficace en alternant moments de frayeur à l’intérieur de la cage (à la faveur de coupures de courant qui débouchent immanquablement sur l’horreur) et tentatives d’explications au dehors par le biais d’un moniteur de contrôle privé de son.
Et si les effets-chocs sont, sans grande originalité, servis par une musique grandiloquente (œuvre de l’Espagnol Fernando Velasquez, compositeur de Sexykiller, L’Orphelinat ou The Impossible, prochain film de Juan-Antonio Bayona avec Ewan McGregor et Naomi Watts), la sauce a néanmoins bien pris sur l’auteur de ces lignes…
Côté lourdeurs, la gêne est bien plus importante lors d’une conclusion qui s’appesantit sur des explications symboliques à la morale « bien-pensante » douteuse.
Mais hormis cette faute de goût typiquement puritaine, Devil se suit comme une série B tendue et pas avare en frissons, ce qui n’est déjà pas si mal…