C’est l’histoire d’une famille citadine bien sous tous rapports mais dominée par une culpabilité constante : la mère se sent coupable envers ses enfants, le père à cause de la bonne et le fils se sent responsable de tout être vivant, surtout des chats et chiens abandonnés qu’il ramasse dans la rue pour ensuite s’emmurer dans le silence…
32ème CINEMED-Compétition
L’avis de Géraldine Pigault
Il était une fois l’histoire surréaliste d’une famille ordinaire. Certes, au bord du précipice, mais dotée d’un fort potentiel comique. Dont les membres, incapables de communiquer les uns avec les autres, se focalisent sur un aspect singulier du quotidien, jusqu’à l’obsession. D’ailleurs, les mille et une précaution qu’ils prennent pour ne pas heurter l’autre s’avèrent, immanquablement, désastreuses.
Il y a Luis, fils unique, qui se sent responsable de tous les chats et chiens errants du quartier et les recueille dans l’appartement familial. Elevé par Alicia, mère surprotectrice entièrement dévoué à sa personne et Miquel, mari délaissé qui reporte son affection sur la femme de ménage, l’adolescent divise incessamment ses parents. Le jour où Mao, l’un des chats de l’encombrante ménagerie, fait une chute mortelle depuis une fenêtre laissée ouverte par le père, ce dernier est sommé de quitter le domicile conjugal.
S’ensuit alors un enchaînement de scènes décalées, disloquées, politiquement incorrectes. A noter, l’apparition de Géraldine Chaplin (qui a accepté de diviser son cachet par quatre) dans le rôle muet de la grand-mère amnésique et suicidaire.
Doté de personnages forts, ce long métrage plein de promesses accuse cependant quelques longueurs. Pourtant, l’audace est bel et bien là.
(mise à jour : La mosquitera a remporté l’Antigone d’or au 32ème CINEMED)