Les Lévesque sont réunis dans la maison familiale pour le traditionnel réveillon de Noël. Mais les festivités sont cette année bien assombries: le père, jadis habitué à contrôler l’existence des siens, souffre à présent du Parkinson rigide. Il est prisonnier de son corps et des strictes consignes de ses médecins; chaque morceau de pain qu’il porte à sa bouche fait frémir ses enfants. Que faire lorsqu’on est en présence de quelqu’un à qui tous les plaisirs sont interdits ?
Durant les mois qui suivent, la famille se divise : d’un côté les «médicaux » qui suivent les recommandations du neurologue et veulent éviter tout excès de table, de l’autre les «bouddhistes » qui préfèrent préserver une qualité de vie, une dignité au père, plutôt que céder à l’acharnement thérapeutique…
Mais l’amour étonnant de la mère pour son mari, la complicité d’André, son fils aîné, et de son petit-fils Sam apporteront au père un bonheur qui lui avait toujours échappé.
Avis de Stéphane :
La dernière fugue fait peur … En effet, que nous soyons un homme ou une femme, un jour nous devrons vieillir. La vieillesse entraine des maladies comme celle de Parkinson. La réalisatrice Léa Pool décide de nous montrer, dans un cadre familliale, les conséquences de cette maladie sur la famille … Car lorsqu’un de vos proches est touché (votre père par exemple), cela affecte les sentiments que peuvent avoir une épouse ou ses enfants le concernant.
Bien qu’au début de la dernière fugue, nous pouvions craindre une histoire très classique, Léa met en avant le regard d’un fils et d’un petit fils par rapport aux autres membres d’une famille..
C’est d’ailleurs en premier que ce petit fils qui, en jouant sur les regards, donne toute sa force à ce long métrage. C’est lui qui permettra de faire un rapprochement entre la fiction que l’on voit et la réalité que nous vivons tous. En cassant cette barrière ou cette frontière, le spectateur commence à penser aux remarques, aux attitudes ou autres qu’il aurait pu avoir envers sa grand mère ou son grand père malade.
Sommes-nous de l’avis de suivre les avis du médecin en contraignant cet être cher afin qu’il prolonge sa durée de vie au détriment de la qualité de celle ci ou sommes-nous pour qu’il profite au mieux des derniers moments qu’il lui reste sur notre terre ?
La question reste ouverte pour vous tandis que la réalisatrice choisit une de ces deux options …
En cassant «cette barrière», elle peut entrainer facilement le spectateur dans l’émotion de son long métrage. On se permettra même de sourire et de pleurer avec le personnage principal.