À la fin des années 50, une révolution agite l’univers du music-hall : le succès phénoménal du rock, dont les jeunes vedettes attirent les foules, tandis que les numéros traditionnels – acrobates, jongleurs, ventriloques – sont jugés démodés. Notre héros, l’illusionniste, ne peut que constater qu’il appartient désormais à une catégorie d’artistes en voie de disparition. Les propositions de contrats se faisant de plus en plus rares, il est contraint de quitter les grandes salles parisiennes et part avec ses colombes et son lapin tenter sa chance à Londres. Mais la situation est la même au Royaume-Uni : il se résigne alors à se produire dans des petits théâtres, des garden-parties, des cafés, puis dans le pub d’un village de la côte ouest de l’Écosse, où il rencontre Alice, une jeune fille innocente qui va changer sa vie à jamais.
L’avis de Fabien
Le deuxième film du réalisateur de Les triplettes de Belleville est basé sur un scénario inachevé de Jacques Tati.
A l’heure où l’animation 3D relief est en vogue, Sylvain Chomet relève le défi de mettre en image avec L’illlusioniste une histoire simple d’amitié entre un vieux monsieur et une jeune femme, quasiment sans dialogues et en 2D avec un nombre de plans restreint (400 contre 1300 par exemple pour Les triplettes).
La technique brillante, dans la gestion des décors comme de la gestuelle du personnage principal en hommage à Jacques Tati et son personnage de Monsieur Hulot, est au service d’une histoire sensible et mélancolique que le réalisateur de Mon oncle (doublement présent à l’écran dans une scène magique où l’illusionniste se trouve face à son double dans une salle de cinéma) aurait été fier de voir, celle d’un artisan du spectacle luttant pour exercer et vivre de son art.
L’univers de Tati, empli de poésie, burlesque, tendresse, trouve en cet Illusionniste un hommage épatant : le graphisme superbe, l’animation du magicien/Tati, l’évocation nostalgique d’un art sur le déclin produisent un charme certain malgré une intrigue assez mince.
La french touch de ce film d’animation, réalisé dans les studios écossais de Chomet, a attiré les américains qui l’ont nommé dans la catégorie Meilleur film d’animation des prochains Oscars.
Test blu-ray
Technique
Sur le plan technique cette édition séduit avec un graphisme magnifique sublimé par un master impeccable et une surprenante spatialisation de la piste 5.1.
Bonus
Seul supplément de cettte sortie HD FPE un making-of ultra light de 3 minutes qui évidemment ne rend pas justice à ce joli film d’animation dont aurait aimé découvrir plus en détails la fabrication.