À l’aube du treizième siècle, Robin Longstride, humble archer au service de la Couronne d’Angleterre, assiste, en Normandie, à la mort de son monarque, Richard Coeur de Lion, tout juste rentré de la Troisième Croisade et venu défendre son royaume contre les Français.
De retour en Angleterre et alors que le prince Jean, frère cadet de Richard et aussi inepte à gouverner qu’obnubilé par son enrichissement personnel, prend possession du trône, Robin se rend à Nottingham où il découvre l’étendue de la corruption qui ronge son pays. Il se heurte au despotique shérif du comté, mais trouve une alliée et une amante en la personne de la belle et impétueuse Lady Marianne, qui avait quelques raisons de douter des motifs et de l’identité de ce croisé venu des bois.
Robin entre en résistance et rallie à sa cause une petite bande de maraudeurs dont les prouesses de combat n’ont d’égal que le goût pour les plaisirs de la vie. Ensemble, ils vont s’efforcer de soulager un peuple opprimé et pressuré sans merci, de ramener la justice en Angleterre et de restaurer la gloire d’un royaume menacé par la guerre civile. Brigand pour les uns, héros pour les autres, la légende de « Robin des bois » est née.
63ème festival de Cannes-Hors compétition
L’avis de Fabien
Très éloigné des précédentes versions, de l’adaptation avec Errol Flyn (1938) en bondissant justicier en collant vert à la version Kevin Costner (1991) qui, des dires mêmes de Russell Crowe, ressemble à un clip de Bon Jovi, ce Robin des Bois begins s’attache à humaniser la légende en narrant son parcours picaresque (soldat en croisade pour le roi Richard Coeur de Lion, déserteur après la mort de son souverain, usurpateur de l’identité d’un baron pour rentrer en Angleterre, rebelle au grand coeur luttant pour la liberté) avant l’exil forcé dans la forêt de Sherwood.
Tout en faisant la part belle aux cavalcades échevelées et aux combats féroces, le scénario dû à Brian Helgeland navigue allégrement entre les intrigues de cour et ses complots politiques, la peinture sombre d’une Angleterre rurale et des scènes intimistes centrées sur la romance entre Robin et Marianne.
Face à Russell Crowe parfait en guerrier silencieux à la recherche de son passé et de quiétude après des années de guerre, Cate Blanchett compose une Marianne fougueuse et pleine de grâce.
Armé d’une batterie de caméras, avec sous sa direction assurée des centaines de figurants en armures à cheval ou à bateau, Ridley Scott orchestre à nouveau des batailles à couper le souffle dans des décors somptueux.
Sur un scénario astucieux mis en image par ce vieux briscard de Ridley Scott qui semble être le seul director à Hollywood capable aujourd’hui de mener à bien un telle épopée, le modeste archer à la conscience politique aiguisée campé par Russell Crowe galope de bien belle manière vers le mythe du hors-la-loi défendant les plus faibles.