IVème siècle après Jésus-Christ. L’Egypte est sous domination romaine. A Alexandrie, la révolte des Chrétiens gronde. Réfugiée dans la grande Bibliothèque, désormais menacée par la colère des insurgés, la brillante astronome Hypatie tente de préserver les connaissances accumulées depuis des siècles, avec l’aide de ses disciples. Parmi eux, deux hommes se disputent l’amour d’Hypatie : Oreste et le jeune esclave Davus, déchiré entre ses sentiments et la perspective d’être affranchi s’il accepte de rejoindre les Chrétiens, de plus en plus puissants…
62ème festivval de Cannes-Hors compétition
L’avis de Fabien
Après avoir travaillé sur le projet en amont pendant 3 ans, Alejandro Amenabar aborde un nouveau genre, le drame historique et épique, avec Agora.
Gros budget de 50M de $ pour cette œuvre ambitieuse située dans l’Egypte ancienne au IVème siècle centrée sur la brillante astronaume et philosophe Hypathia sur fond de conflits religieux entre païens, juifs et chrétiens.
Amenabar a la volonté d’offrir un grand film spirituel, sur la nécessité de croire comme un divertissement épique axé sur la dénonciation des extrémismes religieux (affrontements incessants entre les communautés chrétiennes, païennes, juives) toujours d’actualité.
La première heure, passionnante, culmine avec la mise à sac de la bibliothèque d’Alexandrie. Puis après une ellipse temporelle le récit s’arque boute autour d’un principe narratif à savoir la figure du cycle, à l’image de l’objet d’étude de l’astronaume et de ses élèves : affrontements sur le même mode opératoire de guets apens avec lapidations entre les différentes communautés de l’agora, débats longuets sur le système solaire et la course des planètes.
De plus si le personnage principal est fort, solidement campée par Rachel Weisz, la caractérisation des personnages secondaires en premier lieu les soupirants de Hypathia achoppe au niveau de leurs agissements et leurs motivations souvent obscurs.
Contrairement aux films de ses débuts Amenabar n’évite pas ici superficialité dans le traitement de ses personnages et grandiloquence maladroite dans sa mise en scène en témoigne un triangle amoureux plutôt faible et des plans numériques sur la cité comme vue de l’espace par une intelligence supérieure.
Après un final tragique particulièrement intense force est de constater que ce nouveau film du jeune prodige espagnol Amenabar qui avait tant séduit dans les registres du fantastique avec Les Autres et le drame avec Mar Adentro est une déception malgré sa dimension politique stimulante et son héroïne originale campée solidement par Rachel Weisz.