Les herbes folles

Réalisateur
Acteurs
Pays
Genre
Comedie
Durée
104
Titre Original
Les herbes folles
Notre score
5
Les herbes folles

Marguerite n’avait pas prévu qu’on lui volerait son sac à la sortie du magasin. Encore moins que le voleur jetterait le contenu dans un parking. Quant à Georges, s’il avait pu se douter, il ne se serait pas baissé pour le ramasser…


62ème Festival de Cannes-Compétition officielle




Les herbes folles



L’avis de Fabien


Adaptation du roman de Christian Gailly, L’incident, le dernier film d’Alain Resnais raconte l’obsession d’un homme énigmatique (Dussolier) pour une inconnue (Azéma) dont il a retrouvé le portefeuille mais aussi l’attachement d’un cinéaste pour l’artifice de la représentation et l’expérimentation narrative et visuelle.


Les herbes folles se révèle être une fantaisie étrange où l’esprit anti-naturaliste de la mise en scène associé à des couleurs sortis tout droit d’un comic, les décors théâtraux, l’interprétation décalée, l’absence de ligne narrative et d’enjeux dramatiques couplés à une voix-off omnisciente risquent d’en déconcerter plus d’uns.

Alain Resnais utilise volontiers l’ellipse, la rupture de ton, le refus de la psychologie  (le personnage de Dussolier est à cet égard assez insaisissable) comme les couleurs  abondantes pour déstabiliser le spectateur qui devra faire confiance à son imaginaire.

Les autres, peut-être familiers de l’univers de ce formaliste acharné qu’est Resnais (Hiroshima mon amour, L’année dernière à Marienbad), pourront s’abandonner devant cette rêverie qui constitue une expérience de cinéma singulière à la conclusion énigmatique.

 

 

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L’avis de Francis Caldera :

 

Il est difficile de résumer ce film, où l’on retrouve l’univers de Resnais, surréaliste, drôle, léger et grave à la fois : la liberté du réalisateur, un jeune homme de 87 ans, nous surprend encore ici.

 

Cette histoire improbable serait peu crédible chez d’autres cinéastes, mais ici il n’en est rien grâce au talent, à l’inventivité du metteur en scène et au jeu d’André Dussolier (au sommet de son art) et de Sabine Azéma que l’on a connu moins inspirée ailleurs…

Cette aventure fantaisiste, imprévisible, nous tient en haleine tout au long de la projection, même si le film séduira, je pense, davantage le cinéphile habitué à cet univers que le spectateur lambda.

La connaissance du cinéma d’Alain Resnais nous ravit et nous émeut (voir la scène de Dussolier sortant de la projection des Ponts de Toko-Ri…)

J’ajouterai néanmoins quelques bémols concernant le côté trop « forcé » de certaines scènes et répliques, et quelques situations -un peu trop- triviales.

La fin m’a semblée également trop abrupte, avec une scène énigmatique et grave…

 

Mais il reste quand même, de tout cela, un long métrage plus qu’honnête, avec son brin de folie, de jolis mots, une belle photo, une interprétation impeccable et qui, dans le paysage du cinéma français, émerge largement.

A ce petit monde (Dussolier, Azéma, Amalric, Devos, ainsi qu’Édouard Baer en voix off ) viennent se greffer les apparitions fugitives d’Annie Cordy, de Roger Pierre et d’Anne Consigny, discrète et juste en « femme de » : les interprètes sont tous au service d’une histoire enchantée et  poétique.


Il suffit de se laisser prendre au jeu…

 

Les herbes folles
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