Un ancien flic, forcé de démissionner de son travail après un accident ayant couté la vie de son associé, travaille à présent comme veilleur de nuit dans un grand magasin brûlé et abandonné. Seuls quelques miroirs ont survécu aux flammes. Il réalise que ceux-ci cachent un horrible secret qui les menace, lui et sa famille.
L’avis d’Alex :
Je ne partais pas franchement confiant au sujet de « Mirrors », et après visionnage, je dois dire que mes doutes étaient malheureusement en partie fondés…
Loin d’être une catastrophe innommable, le quatrième long d’Alexandre Aja est quand même une déception de la part de l’auteur de l’excellente version 2006 de « La Colline a des yeux ».
S’inspirant une nouvelle fois d’une œuvre antérieure (le film sud-coréen « Into the Mirror »), Aja et son complice scénariste Grégory Levasseur ont toutefois réécrit l’histoire pour ne garder au final que l’idée du flic déchu reconverti en agent de sécurité et surtout la principale substance de l’original : les miroirs devenant un danger pour les humains !
Dès le vertigineux générique de début (accompagné d’une musique diablement énergique !), le réalisateur français crée une atmosphère étouffante en immergeant le spectateur dans un métrage presque intégralement composé de plans « reflets », montrant les personnages et leurs « doubles inversés » à la moindre occasion, que ce soit par le biais d’un bouton de porte ou à la surface de l’eau…
Ce sentiment de malaise est aussi accentué par le choix comme cadre principal d’une immense bâtisse délabrée (dont l’architecture aurait plu aux « Trois Mères » d’Argento !), alors que l’action du film asiatique se déroulait dans un centre commercial ultra-moderne sur le point d’ouvrir…
Mais alors qu’est-ce qui cloche dans « Mirrors » ?
Tout d’abord, les personnages secondaires sont grossièrement décrits (mention spéciale à celui de la sœur du héros, incarnée par la jolie Amy Smart, à peine esquissé !), pendant que Kiefer Sutherland mène son enquête à la « Jack Bauer » en obtenant ses infos par la force, au prix de menues invraisemblances (on lui fournit aisément des rapports confidentiels alors qu’il n’est même plus flic !)
Pire, on nous sert une piètre vanne (« 7 ans de malheur, ah, ah !!! ») juste avant un « effet-choc » qui du coup tombe complètement à plat…
Pour finir, le caractère répétitif des allers-retours à l’intérieur de la « maison hantée » conduit peu à peu à un certain ennui…
Alors qu’il s’était « approprié » le film de Wes Craven, on sent ici Aja simple exécutant des producteurs (dont Sutherland), multipliant les figures imposées d’un spectacle US lambda, malgré une sacrée scène gore en milieu de bobine !
Malgré tout, on sait que le cinéaste a du talent, et l’on espère vivement qu’il ne va pas se faire « broyer » comme tant d’autres par l’ogre hollywoodien, même si son prochain projet est encore un remake… celui de « Piranha » de Joe Dante, en 3-D cette fois-ci !
L’avis de Yanick « Wolverine »RUF :