Lydia (Leatrice Joy), femme de la haute société, ne fait que ce qui lui plait dans une insouscience totale. Elle conduit de manière dangereuse, fait la fête tous les jours, boit jusqu’à l’abandon. Elle est bien vivante mais un peu trop tout de même. C’est l’avis de Daniel O’Bannon (Thomas Meighan), avec qui elle flirte sans réellement savoir qu’il l’aime. Alors qu’elle est poursuivie par un gendarme, Lydia provoque un accident qui sera fatal à ce dernier. Elle est jugée et c’est O’Bannon qui mène le réquisitoire contre son amie, question de principe et de justice, les faits doivent être condamnés. Dès le verdict, Lydia commence à comprendre et remettre en cause son comportement infantile tandis que Daniel sombre dans l’alcoolisme.
Film disponible en DVD.
Bonus:
Une simple interview d’un cinéaste français, Luc Moullet, professeur de cinéma à l’Université de Paris III de son état. Nous avons le droit aussi au chapitrage et à un carton promotionnel des autres films de la collection.
Avis LeStein:
Chaque film de Cécil B DeMille semble être une histoire vécue à la quelle il a réflechit où toutes les idées avancées sont pesées. Nous avons l’impression, qu’avec sa scénariste fétiche Jeanie Macpherson, ils se sont posés les questions : mais qu’aurait fait Monsieur X dans ce cas précis. Nous pouvons les comparer à des impressionnistes, remplaçant le chevalet par le pied de caméra, le tableau par la pélicule. Ils ont sagement attendu les événements et accumulés les situations afin de retranscrire les plus importantes dans ce film Réquisitoire. Tout est habilement orchestré, la mise en place des personnages, leurs intentions, leurs actes. D’un côté, Lydia, femme insousciente, qui ne se rend pas compte de sa chance et qui oublie tout autour d’elle du moment qu’elle ne se sent pas le centre du monde, de l’autre côté, Daniel homme droit, vertueux, qui fait aussi la fête mais de manière raisonnable. Il posséde des valeurs telles que le travail, l’honnêteté. Il souhait faire bouger les choses. Et entre eux, tous les personnages secondaires représentants tous, un caractère de l’être humain et un milieu social. Tous ces personnages ont un but bien précis : pour Lydia c’est faire la fête, pour Daniel montrer l’égarement de Lydia, pour Albee profiter de la position de Lydia en faisant d’elle sa femme, Evans veut sauver son fils d’une mort soudaine mais elle n’est que femme de chambre.
Nous avons des personnages deséspérés qui se retrouvent à faire des actes iréparables. Lydia par sa position achète un gendarme en lui offrant un bracelet ce qui fera doutercle gendarme lorqu’il doit choisir entre la droiture, l’honnêteté de son travail (avec sa promotion) ou être un corrompu. Ayant fait son choix, il souhaite rendre le bracelet mais il meurt à cause de Lydia en tentant de la rattrapper en voiture. Evans vole une bague à sa maitresse tant elle croit qu’elle ne l’aidera jamais, ce qui semble être le cas. Toutes deux sont jugées. Evans est défendue par O’Bannon qui pense pouvoir lui éviter prison mais ce n’est pas le cas. Lydia est accusée par O’Bannon qui ne fait qu’accuser les actes et non la personne pensant que cela va l’aider à changer de comportement.
Le film a pour thème central, la justice. Une justice qui est une double justice. Cecil B. DeMille appuie parfaitement sur ce point en faisant condamner les deux héroïnes tout en montrant les avantages et désavantages des deux femmes devant une même cours alors que les actes n’ont pas la même gravité. Disons que c’était le point politique du film et qu’ensuite nous reprenons les thèmes des relations hommes-femmes, le bien et le mal, la vanité, l’envie…classique chez DeMille.
Cet élèment déclencheur va faire basculer les destins, Lydia va s’améliorer et vouer son existence aux autres alors que Bannon sombre dans une spirale auto-destructrice. Le passage en prison va permettre à Lydia de retrouver Evans, et comprendre sa propre existence. Faut-il croire que malgré les actes que l’on subit, il faut pardonner à tous. L’idée est que l’homme est trop narcissique pour pouvoir penser de manière collective à une évolution et une amélioration de la vie. La descente d’O’Bannon, montre bien la faiblesse de l’homme façe à ces actes même s’ils sont de bonne volonté, le jugement des autres fait que l’on doute énormèment (ce qui est le cas de Daniel lors des receptions après le jugement de Lydia et lorsqu’il confronté à ses amis).
Réquisitoire est un mélange de nombreux des films de Cécil B. DeMille de par les sujets traîtés comme l’inégalité des classes sociales (L’admirable Monsieur Chrichton), comme la droiture, l’honnêteté (le rachat suprême), les relations conjugales ou amoureuses (L’échange). Encore une fois, le film est porté par le charisme des acteurs tels que Thomas Meighan, Lois Wilson aidés par un scénario parfait de Jeanie Macpherson.