Dans les années 80, l’été d’un adolescent de quinze ans.
Film en compétition au Festival de Cannes 2019
L’avis de Fabien
Le premier volet de la trilogie d’Abdellatif Kechiche, Mektoub My Love canto uno, ode sensuelle et solaire à la jeunesse, à la famille, au corps, avait été salué par la presse; pour nous des séquences superbes voisinaient avec d’autres interminables, avec déjà une scène de boîte de nuit annonciatrice de l’expérience radicale du second opus.
Dans ce Mektoub My Love: Intermezzo Kechiche y étire les scènes jusqu’à un point d’incandescence, le film est en fait constituée d’une séquence de boîte nuit de 2h45 avec un empilage démesuré de danses lascives, d’échanges de fluides et de dialogues d’une vacuité abyssale au fur et à mesure des alcools ingurgités (comme cette discussion de 15′ sur les culs entre 2 jeunes femmes digne des Anges de la téléréalité!) sur fond de musique techno à pleine puissance. Le réalisateur de La vie d’Adèle, dans sa recherche déclarée de captation de la « magie des corps, de la métaphysique des corps », filme les corps en mouvement, les culs agités en contre-plongée, jusqu’à épuisement, celui d’Ophélie et de sa bande (on salue les acteurs pour leur implication dans cette aventure cinématographique) comme celui du spectateur. Cette complaisance crâneuse, cette insistance à shooter sous tous les angles des fessiers généreux culmine dans une scène non simulée de cunnilingus de 15′ qui a provoqué un scandale sur la Croisette. A l’image du personnage d’Amin, observateur discret, on a la sensation d’être de trop dans cette soirée.
Une expérience ennuyeuse, soûlante au possible.