Une jeune ballerine, dont la carrière est brisée nette après une chute, est recrutée contre sa volonté par les services secrets russes. Entraînée à utiliser ses charmes et son corps comme des armes, elle découvre l’ampleur de son nouveau pouvoir et devient rapidement l’un de leurs meilleurs agents.
Sa première cible est un agent infiltré de la CIA en Russie. Entre manipulation et séduction, un jeu dangereux s’installe entre eux.
L’avis de Manu
Malgré une filmographie peu brillante et son statut de faiseur/clippeur Francis Lawrence réussit pour la première fois de sa carrière à donner un semblant de mise en scène à ce Red Sparrow. Bien inspiré et nettement au-dessus de l’avis général, il insuffle un air de nouveau dans une gamme « déjà-vu » ; son thriller psychologique sous des airs de fausses guerre froide qui n’existe plus, rappelle un certain cinéma mainstream où les services secrets usent d’agents doubles voir triples. Le jeu est bien mené (la fin pas si téléphonée que ça) et l’ambiance au rendez-vous. D’une lenteur assumée mais propre à la réussite du film, photo intéressante de Jo Willems, qui pour une fois sort de son esthétique clip, et scénario plus original que convenu pour le genre. Evidemment il y a de nombreux défauts, les principaux sont les grosses ficelles habituelles du « tout était prévu » mais au royaume des services secrets les agents sont forcément spéciaux.
Et puis ce Red Sparrow ne serait pas ce qu’il est sans la présence de Jennifer Lawrence, capable de passer de Joy à Dominika Egorova avec une facilité déconcertante, qui sait tout jouer et assume ici son corps après avoir eu son image malmenée sur les réseaux sociaux. Après Mother, Jennifer Lawrence prouve à elle seule qu’elle peut porte un film sur ses épaules avec une maturité d’actrice impressionnante, peu importe le genre. Ce Red Sparrow en est la preuve et se savoure finalement comme certains films d’espionnage à l’ancienne, aussi grosses les ficelles soient-elles, réalistes dans la violence brute, physique comme morale.