Bien qu’elle ait été consciencieusement enterrée dans un tombeau au fin fond d’un insondable désert, une princesse de l’ancienne Égypte, dont le destin lui a été injustement ravi, revient à la vie et va déverser sur notre monde des siècles de rancœurs accumulées et de terreur dépassant l’entendement humain. Des sables du Moyen Orient aux pavés de Londres en passant par les ténébreux labyrinthes d’antiques tombeaux dérobés, La Momie nous transporte dans un monde à la fois terrifiant et merveilleux, peuplé de monstres et de divinités, dépoussiérant au passage un mythe vieux comme le monde.
Avis de Manu
Depuis quelque temps la Tom Cruise mania semble être de retour, actualité oblige (tournage de MI :6 dans la capitale) et sorties cinématographiques habilement calibrées avec une sortie annuelle (au minimum) chaque année, l’icône de la pop culture de la fin des années 80, début des années 90, semble être de retour et gérer à nouveau sa carrière après une légère période à vide.
S’entourant régulièrement des mêmes réalisateurs (Doug Liman et Christopher McQuarrie) il s’octroie quelques entorses avec d’autres, moins confirmés, comme c’est le cas avec La Momie, l’acteur étant surtout désireux de faire partie d’une franchise dont les studios sont friands. Ici celle d’Universal qui veut remettre au goût du jour les monstres maison (L’homme invisible, Frankenstein…) avec ce que le studio appelle déjà son « Dark Universe ».
Reboot, remake, on ne sait plus trop dès lors, d’un « monstre » légendaire, La momie a connu bien des versions différentes et, rattrapée ici par son époque, les studios voulait la remettre au goût du jour. Il ne faut donc pas en attendre plus qu’un postulat de départ archi connu, conventionné, et s’amuser plutôt à en découvrir les contours assumés d’un cinéma bis au budget démesuré. On ne trouvera pas dans le projet, comme dans la mise en scène d’Alex Kurtzman, un réel intérêt de prime abord. Le réalisateur semble être plus le faiseur docile du studio qu’un auteur maître d’une mise en scène subtile ou éblouissante, mais efficace tout du moins, cela tombe bien, on ne leur en demande pas plus sur ce genre de production.
Et puis, on le sait pertinemment, le vrai intérêt est l’énième représentation figurative de Tom Cruise l’acteur. Toujours aussi charismatique, le comédien joue l’aventurier avec son éternel apparat d’ex-golden boy qui a fait de lui une star. Sourire carnassier toujours présent, regards « brindilles » qui séduit son monde, Tom Cruise reste Tom Cruise, solide, efficace et terriblement charismatique (et physique) même quand il joue le second degré et l’humour décalé assez présent dans le film. Cette « momie » n’est donc ni plus ni moins le plaisir coupable de voir jouer Tom Cruise l’acteur dans un film sans réel intérêt au-delà du divertissement. Les scènes d’actions et les effets visuels sont plus qu’efficaces et certaines surprises et idées scénaristiques (pour les suites de la franchise « Dark Universe » qu’on sent se dessiner clairement) sont plutôt bien réhabilitées dans ce « nouveau » cinéma ; on se consolera un peu de voir Christopher McQuarrie et David Koepp à l’écriture.
Dans la pyramide des sorties estivales de blockbusters La Momie ne sera probablement pas le plus honteux. Si le film n’a clairement pas une visée familiale malgré un humour potache assez présent, la mécanique bien huilée fonctionne toujours et encore autour de Tom Cruise, point d’orgue du film, vendu et présenté comme tel. A voir comme le film d’aventure exotique et sans trop de prétention, film étendard d’une franchise naissante des studios qui ne savent plus comment se réinventer. A défaut, en connaissant les règles, le film s’avère sympathique et sans prétention ; pour une histoire filmée et refilmée depuis plus d’un siècle, on ne fera pas trop la fine bouche sur le résultat final. Et puis Tom Cruise reste Tom Cruise.