Au cœur du hammam loin du regard accusateur des hommes, mères, amantes, vierges ou exaltées islamistes, des fesses et des foulards de Dieu se confrontent, s’interpellent entre fous rires, pleurs et colères, bible et coran… avant le sifflement d’un poignard et le silence de Dieu.
Vu pendant les 21 èmes rencontres du cinéma de Gérardmer
Avis de Stéphane :
Ce film dramatique de Rayhana est une petite perle. Tiré d’une pièce de théâtre, A mon âge je me cache encore pour fumer est intense. Toutes les thématiques de la femme dans l’Algérie des années 90 sont passées en revue. Entre le rire et les pleurs, chaque sentiment sera mis en avant d’une manière précise et réaliste. Bien entendu, la religion est toujours omniprésente. On éprouve de la compassion pour les divers personnages qui jalonnent ce long métrage. Rarement ce genre de long métrage m’aura autant troublé et en même temps passionné. Le fil continu de l’histoire c’est cette femme enceinte qui vient trouver un refuge dans le hammam. Là les femmes se retrouvent sans distinction de religion ou encore de hiérarchie sociale.
Pourtant c’est la religion qui lie tout le film et les divers événements qui en découleront.
Les actrices sont excellentes et le fait de mélanger la jeune génération avec les plus anciennes est tout simplement parfait.
Rayhana réussit à un film à la tension palpable qui reste d’actualité de nos jours.
À mon âge je me cache encore pour fumer est un petit chef-d’œuvre d’interprétation, de réalisation et lance en même temps un message fort.