En juin 1940, à l’hôtel Splendid de Bordeaux sont réunis ministres, journalistes, grands bourgeois, demi-mondaines et espions de tous bords. Là, un jeune homme devra choisir entre une célèbre actrice et une étudiante passionnée, entre les politiques et les voyous, entre l’insouciance et l’âge adulte.
Avis de Fabien
Jean-Paul Rappeneau, le réalisateur de Cyrano de Bergerac, Le hussard sur le toit et Le sauvage, orchestre de main de maître dans Bon voyage (2003) une course-poursuite effrénée doublé d’un chassé-croisé amoureux où se croisent en juin 1940 de multiples personnages, un jeune écrivain, une actrice, un ministre, une étudiante au collège de France, un savant, un petit voyou, un espion nazi…
Le scénario signé Patrick Modiano et Jean-Paul Rappeneau précipite tout ce beau monde dans un tourbillon romanesque riche de sous-intrigues, amoureuses (l’écrivain valse entre son amie d’enfance et une jeune étudiante) comme policières (un savant essaie de préserver de l’occupant nazi le secret de l’eau lourde). Cette France en pleine débâcle envahie par les allemands où nous croisons à côté de nos personnages, anonymes comme personnalités du monde de la politique et du cinéma, les silhouettes du maréchal Pétain et de Charles de Gaulle, est la toile de fond où Rappeneau tisse un récit trépidant plein d’aventures porté par le motif de la course et du mouvement où les péripéties et les répliques s’enchaînent à un rythme soutenu: on y court beaucoup, après des armes (l’eau lourde) ou des gens (l’écrivain ne cesse de courir après son actrice, amie d’enfance au comportement de diva).
La mise en scène enlevée et d’une grande élégance, le tempo comique d’une grande précision, le talent des comédiens (Adjani, Depardieu, Attal, Ledoyen, Derangère sont très bien) concourent à la réussite de cette comédie dramatique, mélange savoureux de film d’aventures et de screwball comedy couronné par 3 César, signé par un orfèvre en la matière, Mr Jean-Paul Rappeneau.
Technique
Issu d’un master 4K, les images se révèlent lumineuses, colorées et nettes, dans le respect du travail de Thierry Arbogast récompensé par le César de la meilleur photographie. La piste VF en 5.1 DTS HD MA révèle une belle présence des dialogues et affiche une bonne ventilation des ambiances sonores et de la bande-originale de Gabriel Yared.
Bonus
La double vie de Jean-Paul Rappeneau : making-of (21′) montre le réalisateur au travail, en pré-production sur le story-board puis en tournage avec ses comédiens. Le mot d’ordre de ce réalisateur méticuleux et perfectionniste est « accélérer le mouvement ».
Interview des comédiens : Grégori Derangère (2′), Isabelle Adjani (4′), Gérard Depardieu (2′), Yvan Attal (6′), Virginie Ledoyen (4′), Peter Coyote (3′) et Aurore Clément (2′) parlent de leur personnage et de leur réalisateur.
Petit voyage dans le numérique (les effets spéciaux commentés par Jean-Paul Rappeneau) (6′) décortique les séquences avec SFX assurés par la société Duboi.