Auteur du remarqué Rengaine en 2012, le réalisateur Rachid Djaïdani était invité ce matin au CINEMED pour présenter devant la presse son Tour de France avec Gérard Depardieu.
Entre ces deux longs-métrages, il a réalisé pendant 3 ans un documentaire qui lui a permis de « comprendre ce qu’était la peinture », au coeur de Tour de France. Voulant « faire une traversée de la France à travers la peinture », il a pris conseil auprès d’un voisin érudit en peinture qui lui a soufflé le nom de Joseph Vermet. Puis le réalisateur a effectué des recherches au Louvre, au musée de la Marine pour mieux connaître l’oeuvre de ce peintre du XVIIIème siècle, chargé par Louis XV de peindre les ports de France.
Pour Tour de France, il voulait réunir Gérard Depardieu et Sadek « deux pans d’une société, d’une France, souvent oubliée », « une confrontation entre deux personnages, une sorte de métaphore sur deux France issues des quartiers populaires et prolétaires qui ont tailladé entre eux des murs et n’ont plus eu l’opportunité jusqu’à aujourd’hui de se parler, communiquer, se regarder. A travers ce voyage à travers la France, ce road trip, j’ai pris deux France qui ne se parlent plus, ne se regardent plus et j’ai essayé l’espace d’un voyage de les faire se regarder et se parler ».
Durant ce tour de France, du littoral français, il déclare avoir été « très fier de filmer à Sète ».
Rachid Djaïdani avoue qu’il n’y a pas eu de préparations pour les acteurs; Gérard Depardieu ce « repère », devant qui il avoue avoir été « à bout de souffle » et Sadek se sont rencontrés sur le tournage à Arras. Les acteurs ont été fidèles au scénario et répliques de leur réalisateur, une part de liberté était octroyé pour les textes de rap.
Concernant la mise en scène, les images du téléphone portable du personnage joué par Sadek sont issues d’ « un stylo gsm », « une façon de rendre plus moderne cette idée de journal de bord, de carnet de voyage, de route et en même temps cela permettait d’un point de vue filmique et esthétique d’énergiser l’image et garder un tempo pugilistique, hip-hopesque ».
Pour conclure « le film s’est fait comme un voyage initiatique, avec la rencontre entre ces deux hommes, ces deux personnalités, ces deux forces, Tonton (Gérard Depardieu) vient lui avec une histoire, Sadek lui vient avec un avenir ».