Samir, la quarantaine dégingandée, grutier à Montreuil, tombe raide dingue d’Agathe. Comme elle est maître-nageuse à la piscine Maurice Thorez, il décide, pour s’en approcher, de prendre des leçons de natation avec elle, alors qu’il sait parfaitement nager. Mais son mensonge ne tient pas trois leçons – or Agathe déteste les menteurs! Choisie pour représenter la Seine-Saint-Denis, Agathe s’envole pour l’Islande où se tient le 10ème Congrès International des Maîtres-Nageurs. Morsure d’amour oblige, Samir n’a d’autre choix que de s’envoler à son tour…
Avis de Fabien
Présenté à la Quinzaine des réalisateurs, le film posthume de la réalisatrice américano-islandaise Solveig Anspach (disparue l’année dernière), L’effet aquatique, a séduit bon nombre de spectateurs et est reparti avec le prix SACD.
A des années lumière des habituelles propositions de comédie romantique, niaiserie généralisée avec gravures de mode en mal d’amour, L’effet aquatique met en scène deux personnes lambda pas particulièrement glamour (allure de grand dadais pour Samir, aspect un peu sauvage d’Agathe) et au métier pas vraiment sexy (lui est grutier, elle maître-nageur) dont l’histoire d’amour contrariée va les conduire, de la piscine de Montreuil à un séminaire de maître nageurs en Islande.
Si la seconde partie sur les terres islandaises accuse quelques baisses de rythme dûe à la disparition de savoureux personnages secondaires officiant à la piscine de la banlieue parisienne, le comique de situation fonctionne bien (l’usurpation d’identité lors du séminaire islandais) et la poésie singulière du film (les paysages lunaires d’Islande raccord avec la personnalité de Samir) rend ce grand bain très sympathique.
Solveig Anspach a trouvé en effet l’équilibre, pas évident, entre loufoquerie et poésie, slapstick et émotion pour ce réussi feel good-movie à la française porté par le couple détonant et attachant formé par Samir Guesmi et Florence Loiret -Calle, déjà dans Queen of Montreuil de la regrettée réalisatrice.
