Au Libéria, pays d’Afrique ravagé par la guerre, le docteur Miguel Leon, médecin humanitaire, et le docteur Wren Petersen, directrice d’une ONG, tombent passionnément amoureux l’un de l’autre.
S’ils sont tous les deux engagés corps et âme dans leur mission, ils n’en sont pas moins profondément divisés sur les politiques à adopter pour tenter de régler le conflit qui fait rage.
Ils devront surmonter leurs clivages et le chaos qui menace d’emporter le pays tout entier – sous peine de voir leur amour voler en éclats…
Film présenté en Compétition au Festival de Cannes 2016
Avis de Fabien (chronique cannoise)
L’acteur et réalisateur Sean Penn a les honneurs de la compétition avec The Last Face, son dernier long métrage en tant que metteur en scène 9 ans après le poignant Into the wild.
Dès le carton du pré-générique, The Last Face laisse craindre le pire : «La brutalité au Sud Soudan n’est comparable en Occident qu’à l’amour impossible entre un homme et une femme». Sean Penn, citoyen engagé, tente de mixer romance et drame humanitaire mais les bonnes intentions, sensibiliser l’Occident aux massacres perpétrés en Afrique, ne font pas tout. Le problème principal réside dans la forme, avec une mise en scène esthétisante à base de ralentis et filtres colorés peu appropriée au sujet qui finit par annihiler le message humaniste de son réalisateur. De plus le récit est parsemé de dialogues affligeants, dignes d’un roman de gare, jugez plutôt avec cette réplique déjà culte prononcée par le docteur Love (!!!) joué par Jean Réno : «Le mariage, c’est pas choper, c’est aimer».
La sublime Charlize Theron, filmée comme dans une pub pour du parfum, fait de son mieux pour défendre son personnage de médecin courage (elle pleure beaucoup de manière convaincante!) et Javier Bardem est toujours aussi charismatique. Mais ces deux grands acteurs ne peuvent sauver un film alourdi par une mise en scène pompeuse, des dialogues ratés qu’une musique world enrobe maladroitement pour faire authentique.
Le résultat est épouvantable, un mélo humanitaire dégoulinant de pathos aux dialogues risibles; pour avoir une idée de l’ampleur du désastre c’est comme si Michael Bay filmait une histoire d’amour écrite par Mar Lévy!The Last Face est le premier faux pas dans la carrière de réalisateur de Sean Penn qu’on espère voir plus inspiré prochainement.