Knight of Cups suit la quête de Rick, un scénariste en vogue, entre Los Angeles et Las Vegas. Au milieu de décors urbains grandioses, il cherche à briser le sort qui l’a plongé dans une mélancolie profonde. Sur sa route, des femmes telles des muses l’aideront à leur façon à trouver sa voie.
Avis de Fabien
Depuis le splendide Tree of life, Palme d’or en 2011, Terrence Malick a adopté une forme de narration fragmentée, assez radicale, kaléidoscope d’images et de sons, peu convaincant dans le suivant A la merveille (2012) en raison d’une histoire sans souffle lyrique et une interprétation atone (Ben Affleck, Olga Kurylenko).
Clôturant cette trilogie expérimentale, Knight of cups propose, comme ses prédécesseurs, une narration particulière, avec un collage d’images et de voix, un flux de pensées et une succession de vignettes qui prennent la forme d’un rêve. Avec des dialogues quasi-absents, des plans toutes les 3 secondes, une(des) voix-off en guise de fil narratif pour nous guider dans ce voyage vers la lumière, la Grâce (évoquée dans Tree of life), Knight of cups invite le spectateur à assembler et interpréter ce puzzle d’images et de sons projetés avec vivacité durant deux heures.
Un homme cherche un sens à sa vie. Knight of cups conte l’absence au monde d’un homme, un pélerin égaré et son voyage où il renoue avec lui même. « Toutes ses années…à vivre la vie de quelqu’un que je ne connaissais même pas ». De plus le personnage de Cate Blanchett dit à Christian Bale : « Le monde t’a absorbé ».
Au cours de ce voyage où il s’agit de « trouver le chemin de l’obscurité à la lumière » nous accompagnons le scénariste en crise foi existentielle joué par Christian Bale dans des fêtes hollywoodiennes excessives dignes de Gatsby, dans ses histoires d’amour avec différentes femmes évanescentes (Blanchett, Pinto, Palmer et Portman, la seule à bénéficier d’un arc dramatique complet). Des bribes révèlent une histoire familiale compliquée avec un père en perdition (Brian Dennehy). La démesure et la décadence de la ville (LA, la cité des nages magnifiquement saisie dans sa diversité et sa complexité) sont opposées à la pureté et l’authenticité de la Nature. Il s’agit de retrouver sa force vitale dans la Nature, la beauté des grands espaces, superbement shootés par le fidèle chef op Emmanuel Lubezki (récemment oscarisé pour The Revenant).
Avec ses images hypnotiques et ses pensées profondes, Knight of cups tisse un réseau de sensations et d’émotions assez unique, une oeuvre lyrique et captivante, à réserver toutefois aux fans du cinéma de Malick et aux amateurs d’expériences ciné radicales en raison d’une approche expérimentale de la narration et son refus des conventions hollywoodiennes.
Technique
Ces images blu-ray sont splendides, fidèles au superbe travail du génial chef op Emmanuel Lubezki. Profondeur de champ, contrastes appuyés, colorimétrie riche, la haute définition est incontournable pour apprécier cette nouvelle oeuvre de Terrence Malick.
Les deux pistes avec une préférence pour la piste anglaise DTS-HD Master Audio 5.1 proposent des dialogues aérés et d’amples nappes musicales.
Bonus
Les suppléments de cette édition blu-ray Metropolitan proposent les coulisses, featurette de 3′ et l’interview du producteur (10′) où sont évoqués la personnalité du mystérieux Terrence Malick, ses thèmes conducteurs, sa méthode de travail. Enfin un beau et très intéressant livret accompagne le disque.