Casey, une adolescente brillante et optimiste, douée d’une grande curiosité scientifique et Frank, un homme qui fut autrefois un jeune inventeur de génie avant de perdre ses illusions, s’embarquent pour une périlleuse mission. Leur but : découvrir les secrets d’un lieu mystérieux du nom de Tomorrowland, un endroit situé quelque part dans le temps et l’espace, qui ne semble exister que dans leur mémoire commune… Ce qu’ils y feront changera à jamais la face du monde… et leur propre destin !
Avis de Manu :
Bard Bird a refusé le prochain Star Wars pour pouvoir réaliser ce projet qui lui tenait à cœur. Echange de SF pour de la SF, bon procédé. Si le genre reste le même, une galaxie sépare les deux projets. A la poursuite de demain se dessine comme une déclaration d’amour à la SF familiale, née dans les années 50 et à son firmament dans les années 80. On pense donc à tout un pan de films qui allaient bien au-delà de la démonstration uniquement visuelle et qui emmenaient à leur bord tout un récit et un discours voués à nous faire rêver, tout en y ajoutant des valeurs universelles. Efficace mais surtout nostalgique.
Dans sa majorité, A la poursuite de demain réussit tout cela. Un festival visuel et de mise en scène, au service d’une histoire assez complexe et joueuse (passé/présent, monde actuel/parallèle), trop peut-être (pour les plus jeunes), pour captiver l’attention du spectateur. On retrouve dans le savoir-faire du réalisateur des Indestructibles et de Mission : Impossible 4 cette facilité de générer des scènes d’actions d’une limpidité et d’une originalité prenantes (rares sont les metteurs en scène actuels qui gardent un savant sens du découpage). On retiendra d’ailleurs l’incroyable démonstration de l’invasion d’une maison, auréolée de gadgets et autres pièges, sortis de nulle part, comme la composition d’un futur liant l’artisanal et la haute technologie. On ne s’ennuie presque jamais, dans un film qui, en parallèle d’un dynamisme visuel et joueur d’attributs futuristes, nous ballade dans un monde de rêve, toujours parsemé de notes d’humour.
Mais voilà, au pays de Disney, ce n’est pas une critique, la naïveté est l’ADN des productions. Et avec un tel pitch, axé sur le futur bien être de la Terre et de la race humaine, il est presque agréable de voir une autre proposition que l’amas de films post apocalyptiques d’une noirceur appuyée.
Ici, le lugubre, le poisseux, la désolation laissent place aux couleurs, à l’espoir, à l’universalité des races et la vie inter communautaire. Pour le coup, on apprécie ou pas cette prise de risque narrative qui sent l’optimisme poussif.
Le tout est mis en scène de façon talentueuse au travers d’effets spéciaux de très grandes qualités, sans 3D (le futur est sauf) avec un doux mélange d’esthétique et d’objets, dans un mix de bricolage et d’appareils de pointe. En gros, tout est rassemblé pour faire de A la poursuite de demain un film d’aventure, familial et gentiment rétro, dans le bon sens du terme.
A cela vient s’ajouter la présence de George Clooney, toujours iguane et qui, contrairement à d’autres, réussit à ne pas cabotiner (Mr. Depp on pense à vous) de séquence en séquence mais simplement de rendre une composition très juste. En revanche, Britt Robertson semble moins convaincante et surtout moins talentueuse que Shailene Wodley qui devait initialement prendre les traits de l’héroïne en herbe.
Si A la poursuite de demain reste en dessous de nos attentes (et probablement des studios, vu l’échec au Box-Office US), il ne faudrait pas le mettre trop rapidement au placard, sur l’étagère d’un film estampillé, pur produit Walt Disney. Il garde les saveurs de certains films d’aventures d’antan, où le plaisir de voir et rêver en famille était présent. C’est certes naïf, proche d’une éthique un peu simpliste dans la philosophie proposée, mais cet élan humaniste, « vert écolo », respire une certaine morale à contre-courant bienvenue. Dans une dynamique constante, A la poursuite de demain ne change pas la donne mais redistribue un peu les cartes dans le cinéma de divertissement.
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