À 51 ans, après 20 mois de chômage, Thierry commence un nouveau travail qui le met bientôt face à un dilemme moral. Pour garder son emploi, peut-il tout accepter ?
Film présenté en Compétition au 68ème Festival de Cannes
Après Mademoiselle Chambon (2009) et Quelques heures de printemps (2012), le réalisateur Stéphane Brizé retrouve son comédien fétiche Vincent Lindon pour La loi du marché, projeté aujourd’hui en compétition officielle juste avant sa sortie en salles.
Avec une approche réaliste, mélange d’acteurs professionnels et de non-professionnels, plans fixes et cadres serrés pour être au plus près des protagonistes, Stéphane Brizé raconte une histoire de combattant du quotidien, un homme ordinaire en lutte pour faire vivre sa famille et conserver sa dignité d’homme dans un marché du travail souvent impitoyable. Le réalisateur accompagne pendant la moitié du long métrage Thierry, interprété par un Vincent Lindon une nouvelle fois très grand, dans sa recherche d’emploi (rendez-vous à Pôle emploi, entretien d’embauche par Skype, formation à l’entretien de recrutement) en juxtaposant des scènes familiales heureuses et difficiles. La deuxième partie, avec Thierry dans son nouveau job de vigile d’hypermarché, va placer l’homme face à des situations où sa morale va se heurter à son devoir professionnel. Le cadre toujour resserré sur Thierry l’enferme dans un quotidien difficile que le dernier plan plus large libère, douloureusement car on l’imagine temporaire, d’un sentiment d’oppression.
Film politique fort avec une rigoureuse approche documentaire à la Dardenne, La loi du marché doit beaucoup au jeu physique et rentré de Vincent Lindon dont le pouvoir d’incarnation de rôles différents ne cesse d’impressionner.
MAJ: Vincent Lindon a remporté le Prix d’interprétation masculin pour La loi du marché