La préparation d’une exposition consacrée à la célèbre photographe Isabelle Reed trois ans après sa mort inattendue amène son mari et ses deux fils à se réunir dans la maison familiale. Refait alors surface un secret qui plonge leurs vies apparemment calmes dans le chaos.
Film présenté en Compétition au 68ème Festival de Cannes
Avis de Fabien (chronique cannoise)
Remarqué en 2011 à Un certain regard avec Oslo, 31 août le jeune réalisateur norvégien Joachim Trier a les honneurs de la compétition avec Louder Than Bombs, son premier film américain tourné à New-York avec en tête d’affiche Jesse Eisenberg et Gabriel Byrne.
Joachim Trier y examine les répercussions émotionnelles de la mort d’une mère sur le reste de sa famille. Les membres restants y sont devenus étrangers aux autres et à eux-mêmes : le père, touché, tente de communiquer avec son fils aîné renfermé et rétif à toute autorité en même temps que l’aîné fraîchement papa revient dans la demeure familiale plus fragilisé qu’il ne le laisse paraître. La présence de la mère, une célèbre photographe de guerre jouée par Isabelle Huppert, hante tout le film : dans les dialogues comme dans des flash-back et autres scènes oniriques.
Louder Than Bombs est une belle et forte histoire de famille avec des personnages intéressants (la partie teen movie avec le fils cadet est de loin la plus réussie) mais le scénario est trop dilué dans des envolées lyriques esthétisantes et parasité par une succession de voix-off dispensables. Ce drame introspectif n’est jamais aussi intense que dans ses échanges père-fils et entre frères, finalement trop rares sur 1h50min, où chacun tente de renouer une relation de complicité peu à peu défaite, passer au delà des silences et des mensonges, aussi redoutables que des bombes et enfin accepter la perte de l’indispensable figure maternelle.