En 1994, un double-meurtre défraye la chronique. Malgré les soupçons qui pèsent sur un groupe de pensionnaires d’un internat, la police classe l’affaire, faute de preuve…
Jusqu’à l’intervention, plus de 20 ans après, du Département V : l’inspecteur Carl Mørck, et Assad, son assistant d’origine syrienne, spécialisés dans les crimes non résolus.
Ensemble, ils rouvrent l’affaire qui les amène à enquêter sur un des notables les plus puissants du Danemark.
Avis de Fabien
Thriller danois tiré d’une série à succès écrite par Jussi Adler-Olsen, Profanation est la deuxième aventure des deux enquêteurs du Département V chargés des affaires classées. Selon la stratégie marketing du distributeur Wild Bunch le premier opus Miséricorde est disponible exclusivement depuis quelques jours via les services de vidéo à la demande quand sa suite Profanation a les honneurs d’une sortie salle.
Ce second opus qui peut être vu sans problèmes de compréhension par les non connaisseurs de cette néo-franchise cinématographique après un carton littéraire mondial comporte tous les ingrédients attendus du polar scandinave de série : duo d’enquêteurs dissemblables, ambiance glauque avec meurtres crapuleux, société écartelée entre marginaux paumés et notables pédants. Le scénariste de Millenium livre une intrigue bien ficelée avec des révélations progressives et des personnages nuancés.
Le duo d’enquêteurs séduisant sur le papier, le flic obsessionnel avec son lot de névroses et son nouveau collègue zen, fonctionne très bien grâce à la juste interprétation de Nikolaj Lie Kaas, star danoise vue dans Brothers ou The Killing, conjuguée à celle de Fares Fares découvert dans Sécurité prochée et Zéro dark thirty. Leur relation de travail survolée dans ce volet est plus développée dans le premier opus d’une égale facture soit un polar solide mais sans éclats de génie, un produit efficace à défaut d’être surprenant et marquant.
La mise en scène fonctionnelle mais néanmoins bien appliquée de Mikkel Norgaard (Borgen) lorgne vers le travail du réalisateur de Zodiac et Millenium mais n’est pas David Fincher qui veut pour hisser une intrigue policière classique vers des sommets de film noir par la grâce d’une mise en scène stylisée, d’une grande précision dans la composition du cadre en terme de photo comme de mouvements d’appareil. Sa réalisation assurée combinée à un scénario sans temps morts et un casting convaincant assure un divertissement de qualité, certes sans surprises mais suffisamment séduisant pour espérer voir d’autres suites ciné des enquêtes du Département V.