It Follows : le test blu-ray
It Follows : le test blu-ray

It Follows : le test blu-ray

Réalisateur
David Robert Mitchell
Acteurs
Daniel Zovatto, Keir Gilchrist, et Maika Monroe
Pays
USA
Genre
Horreur
Durée
100 min
Titre Original
Notre score
8

Après une expérience sexuelle apparemment anodine, Jay se retrouve confrontée à d’étranges visions et  l’inextricable impression que quelqu’un, ou quelque chose, la suit. Abasourdis, Jay et ses amis doivent trouver une échappatoire à la menace qui semble les rattraper…

 

Avis de Manuel Yvernault :

Après s’être fait une jolie réputation de festival en festival, It Follows s’installe enfin dans les salles hexagonales. David Robert Mitchell change donc de registre après un premier film, The Myth of the American sleepover, comédie dramatique, sortie uniquement en vidéo chez nous et dont le succès limité en France ne reflète pas l’accueil critique reçu outre-Atlantique.

Horreur et épouvante sont au rendez-vous cette fois et avec la meilleure des armes, celle des budgets réduits qui forgent la création de ses plus simples apparats, pour le meilleur des résultats.

Ultra référencé des figures du genre des années 80, on pense bien sûr à John Carpenter, It Follows procure cette sensation nostalgique qui nous ramène à l’époque ou des auteurs (Carpenter, Craven, Lustig…) maniaient l’épouvante de la plus belle des façons. Ici, peu de place au slasher néo-arty aux effets et sursauts calibrés, vu et revus. David Robert Mitchell construit son film sur des bases simples et efficaces, ne renouvelle pas le genre mais en reprend les bases, ce qui s’apparente ici comme la meilleure des idées.

Il reconstruit l’intégralité des chutes de chaque séquence horrifiques dont le spectateur connaît maintenant trop les aboutissants pour le surprendre à chaque coin de rue, couloir et divers lieux clos comme ouverts. Il joue habilement des espaces par une mise en scène qui force le respect autant par son élégance que par son classicisme. L’autre figure majeure du film est, années 80 pas très loin, la présence de la musique. En parfait équilibre avec la mise en scène elles se conjuguent ici pour donner encore plus de frayeurs et d’intensité au film.

Au-delà de la forme, les thématiques embrassées font preuve d’une certaine intelligence, même si en seconde lecture, la transmission de la malédiction, du virus ( ? ) passe par le sexe peut paraître, délicate…Etrange, mais intéressant si la lecture de cette métaphore ne va pas plus loin. On peut alors y voir le regard d’un réalisateur sur l’adolescence américaine et ses premiers émois. Plurielle, la forme ne se détache donc pas du fond puisque dans un même élan sont convoqués les démons cachés et puritains, ceux trop souvent mise en demeurent au pays de l’Oncle Sam.

L’interprétation, principalement juvénile, n’en n’est pas moins efficace par un casting au diapason et très juste. Une maturité donc, devant et derrière la caméra qui fait de It Follows un film à part, innovant et pleinement maîtrisé.

Si trop de films d’horreur caricaturent le sexe, le film de David Robert Mitchell distille enfin le parfum d’originalité et d’incroyable culot sur ce point, pour proposer avec de petits moyens, de grands effets majeurs où le spectateur navigue constamment en pleine frayeur. Comme le titre, à suivre donc.

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Avis de Fabien

Seconde réalisation du jeune David Robert Mitchell, It follows est arrivé sur les écrans français en février, précédé d’une excellente réputation suite à sa diffusion dans de nombreux festivals. Dans le genre horrifique c’est un des plus belles réussites récentes, avec une mise en scène élégante et précise, sous influence des productions des années 80 et de John Carpenter (Halloween, la nuit des masques).

Avec son plan-séquence inaugural, amorcé par un panoramique circulaire, l’horreur s’invite de manière insidieuse dans une zone pavillonnaire d’apparence paisible. Cette manière d’exposer un dérèglement dans ce cadre typiquement américain  ajouté aux nappes synthétiques signées Disasterpeace évoque le cinéma de Carpenter, référence à un cinéma des 80’s renforcée par le look vintage des automobiles, du mobilier ou bien encore des costumes choisis par le réalisateur.

L’idée de base, originale et culottée, la malédiction se propage par le sexe, génère une galerie de personnages mélancoliques, des adolescents livrés à eux-mêmes (des parents étrangement absents, l’adulte est souvent associé à une image cauchemardesque) à l’image des décors à l’abandon de Détroit où se déroule l’intrigue d’It follows. Cette attention à la caractérisation des personnages s’accompagne d’une maîtrise remarquable de la grammaire cinématographique et de l’art subtil de la mise sous tension du plan.

David Robert Mitchell parvient en effet à installer dès le début une atmosphère angoissante par une mise en scène d’une belle rigueur avec ses lents travellings, sa superbe composition des cadres avec une utilisation judicieuse du mouvement dans le cadre pour provoquer l’effroi, sa confiance dans la force suggestive du hors champ. Le dernier quart d’heure plus démonstratif n’en demeure pas moins prenant et flippant.

Avec sa mise en scène appliquée et ingénieuse, une brillante infusion d’une terreur sourde dans un univers d’adolescents angoissés, It follows est une des réussite éclatante du genre horrifique, déjà un classique.

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Test blu-ray

Technique

La grande précision des images HD accentue l’angoisse. Les ambiances sonores sont également très riches; la bande originale est restituée avec puissance sur tous les canaux, bref du lourd!

Bonus

Unique supplément mais pas des moindres, en exclusivité mondiale, The Myth of the American Sleepover, le premier film du réalisateur, pour la première fois en HD, un sympathique teen movie plein de romantisme. En plus s’invite dans cette belle édition blu-ray signée Metropolitan un livret de 20 pages avec une interview du réalisateur.

It Follows : le test blu-ray
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