Atteignant enfin la Montagne Solitaire, Thorin et les Nains, aidés par Bilbon le Hobbit, ont réussi à récupérer leur royaume et leur trésor. Mais ils ont également réveillé le dragon Smaug qui déchaîne désormais sa colère sur les habitants de Lac-ville. A présent, les Nains, les Elfes, les Humains mais aussi les Wrags et les Orques menés par le Nécromancien, convoitent les richesses de la Montagne Solitaire. La bataille des cinq armées est imminente et Bilbon est le seul à pouvoir unir ses amis contre les puissances obscures de Sauron.
Avis de Manuel :
Clap de fin pour les fans hardcore du petit hobbit (pléonasme). Peter Jackson a donc clôturé en mode hollywoodien ses deux trilogies autour de l’œuvre de Tolkien.
Alors, oui la deuxième «fournée» est assez éloignée de l’œuvre originale. De grandes libertés ont été prises quant au fait d’ajouter des personnages et surtout de la romance (mièvre), inexistante à l’origine. Mais comme finalement, une minorité de spectateurs n’aura pas lu les œuvres originales, probablement ¼ des spectateurs devraient être choqués. Ce qui n’était pas notre cas. Après, on peut comprendre aisément les déceptions des puristes.
Ce qu’on comprend moins par contre, c’est pourquoi étirer à n’en plus finir un livre dont l’adaptation aurait mérité, tout au plus, deux films de 2 heures. C’est donc long. Mais il faut reconnaître que le savoir faire de Peter Jackson est indéniable.
Autant le chapitre précédent avait recours à des scènes d’actions qu’on sentait étirées à leur maximum, autant dans cet opus final, il sait prendre le spectateur par la main, même novice de cet univers. La beauté majestueuse de tous les décors et des effets spéciaux, comme la chorégraphie des combats, rend l’ensemble réellement spectaculaire.
Par contre, si on prend en compte les versions longues de chaque film (de 3 heures chacun !), difficile de ne pas se répéter sur une histoire quasi identique. Et c’est là que le film s’essouffle. C’est beau, impressionnant, voire innovant sur le plan des effets spéciaux mais assez mal ajusté. Les batailles épiques se suivent mais chaque personnage semble isolé dans une mise en scène qui empile les séquences plus qu’elle ne les lie. L’inverse d’une première trilogie qui réussissait parfaitement sur ce point, comme sur le plan émotionnel. Ici, c’est l’action qui est principalement à l’honneur, de qualité certes, mais qui donne un aspect un peu monolithique à l’ensemble, surtout sur près de 2h30.
Quand bien même, la dernière trilogie de Peter Jackson reste finalement une œuvre massive, jumelée à la précédente, et un pas marqué dans le 7ème art. Si on s’aperçoit 11 ans plus tard qu’il est difficile de renouveler la performance, la trilogie du Hobbit se referme avec une certaine grandeur, celle d’un cinéma spectacle qui, même lissé et simplement esthétique, procure une démonstration de ce qu’est devenu le divertissement dans les salles obscures. Pour amateurs, certes, mais tout est réuni pour séduire les fans. Les détails sont impressionnants, les batailles épiques.
Pour les citoyens de la Comté : colossale, effrénée et vertigineux. Pour les autres, il faudra bien sûr être un minimum intéressé par l’heroïc fantasy. On préfère cependant un Peter Jackson plus auteur et on attend impatiemment un retour à des œuvres plus proches de Heavently Creatures, pour l’exemple…