Interstellar
Interstellar

Interstellar

Réalisateur
Christopher Nolan
Acteurs
Anne Hathaway, Jessica Chastain, et Matthew McConaughey
Pays
USA
Genre
Science fiction
Durée
169 min
Titre Original
Notre score
8

Sur une terre dont les ressources naturelles sont au bord de l’épuisement, la NASA lance une opération de la dernière chance en vue de trouver un nouveau monde pouvant accueillir l’humanité.

Avis de Fabien

Après le brillant Inception, voyage intérieur dans l’univers des rêves, Christopher Nolan nous propose avec Interstellar un voyage dans l’espace.

L’exposition présente un monde qui ne manque ni d’avions, ni de téléviseurs mais de nourriture, un monde balayé par des tempêtes de poussière où les ressources naturelles se raréfient, une Terre condamnée que va quitter un fermier ancien pilote et ingénieur pour une mission spatiale de la dernière chance destinée à trouver de nouveaux mondes habitables et sauver l’humanité.

Basé sur la théorie des trous de ver d’Einstein-Rosen, des raccourcis dans le continuum espace-temps tels des tunnels qui permettent un voyage interstellaire entre deux points éloignés de l’univers, Interstellar est une odyssée spatiale grisante, impressionnante, gorgée de péripéties inhérentes au genre : explorations de nombreuses planètes, avaries techniques, trahisons humaines…Les morceaux de bravoure abondent comme ce délicat arrimage à une station en rotation, une séquence de pur cinéma époustouflante à ranger à côté du plan-séquence inaugural de Gravity dans les images marquantes de l’histoire du cinéma s-f, ou bien vers la fin le trip cosmique de Matthew McConaughey, moment de poésie et d’émotion digne du 2001 du maître Kubrick.

Cette odyssée spatiale, très documentée (avec des données scientifiques parfois assommantes), mise en scène avec brio, ne serait pas aussi intense sans ce coeur émotionnel qu’est la relation père/fille, histoire déchirante de la promesse faite par un père à sa fille de la retrouver après ce voyage de tous les dangers où Christopher Nolan n’a pas peur, pour la première fois de sa carrière, de laisser libre cours aux émotions, bien aidé par l’excellente composition de Matthew McConaughey. Avec cette belle histoire d’amour paternel qui transcende le temps et l’espace, pivot de cette expérience interstellaire, Interstellar se révèle être un intense voyage émotionnel, avec des thèmes chers à Nolan comme le sacrifice, le dépassement de soi; au final l’histoire la plus humaine, le film le plus touchant du réalisateur de la trilogie Dark Knight.

Le casting quatre étoiles emmené par un impérial Matthew McConaughey, secondé par les brillantes Anne Hathaway et Jessica Chastain, deux beaux rôles de femmes inédits dans la filmo de Nolan, sans oublier le score lyrique de Hans Zimmer, participent de la réussite de Interstellar.

Puissant, intense, Interstellar est un voyage spatial renversant, une odyssée intimiste bouleversante, à ne pas manquer.

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 Avis de Taz

Que ce soit, par exemple, par la notion de monde réel/alternatif (Inception), ou bien encore dans l’antagonisme de ses personnages, Christopher Nolan aime entretenir une part de secret, de surprise, voire de doute dans ses films. Interstellar ne déroge pas à cette règle et il serait bien délicat à quiconque de décrire ce film en s’appuyant sur les quelques trailers assez énigmatiques qui nous avaient été proposés jusqu’à son avant-première. Et il reste tout aussi délicat d’en faire une critique objective sans trop en dévoiler…

Préparez-vous à découvrir durant les presque 3 heures que dure Interstellar, une histoire que vous n’auriez pas pu imaginer, telle celle de Christophe Colomb partant cap à l’Ouest pour rejoindre les Indes ou bien encore de Youri Gagarine à bord de Vostok 1 entrant pour la première fois en orbite autour de la Terre… Une épopée grandiose, mêlant tout à la fois amour, espoir, trahison, dépassement de soi, égoïsme et abnégation, une fable ancrée dans le réel (le postulat de départ est tout à fait dans l’air du temps) proposant un futur proche, imaginaire mais plausible.

Christopher Nolan réuni avec virtuosité des acteurs convaincants (mention spéciale à Jessica Chastain et à un second rôle inattendu) dans un jeu narratif astucieux permettant de ne jamais oublier la trame principale du film. Le tout est servi par des paysages somptueux (autant dans l’espace que sur les planètes) mis en scène avec dynamisme grâce à des coupes franches, parfois déroutantes mais très efficaces pour le rythme (il n’y a pratiquement aucun temps mort).

Pourtant le dithyrambe s’arrête là, et l’on peut regretter que le récit s’appuie si maladroitement sur une poignée d’éléments scientifiques incomplets. Trop présents pour ne pas être pris en compte, ils brouillent quelque peu la compréhension et apportent à minima autant de contraintes que d’explications… Des contraintes d’autant plus voyantes qu’elles sont outrageusement violées au profit du scénario, par ailleurs très abouti. Il est dès lors primordial de s’en abstraire pour ne pas ressentir en permanence une inexorable envie de rationaliser l’histoire.

Nolan passe donc à côté de son chef-d’œuvre par excès de zèle et peut-être par orgueil. Interstellar n’en reste pas moins un très beau film, à savourer tel une fable, pour la beauté de sa photo, la force de ses personnages et l’astuce de son récit, en faisant abstraction des vaines tentatives du conteur pour nous faire croire que tout ceci est possible…

Interstellar
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