Dans une ville où la justice est impuissante, les plus désespérés réclament vengeance, et les criminels les plus impitoyables sont poursuivis par des milices.
Marv se demande comment il a fait pour échouer au milieu d’un tas de cadavres. Johnny, jeune joueur sûr de lui, débarque à Sin City et ose affronter la plus redoutable crapule de la ville, le sénateur Roark. Dwight McCarthy vit son ultime face-à-face avec Ava Lord, la femme de ses rêves, mais aussi de ses cauchemars. De son côté, Nancy Callahan est dévastée par le suicide de John Hartigan qui, par son geste, a cherché à la protéger. Enragée et brisée par le chagrin, elle n’aspire plus qu’à assouvir sa soif de vengeance. Elle pourra compter sur Marv…
Tous vont se retrouver au célèbre Kadie’s Club Pecos de Sin City…
Avis de Manuel Yvernault
Presque 10 ans après (9 pour être précis), peu de changement dans ce deuxième chapitre de Sin City. Les mêmes auteurs aux commandes, le même jeu en défilé pictural.
L’équation à partir de ce moment là s’avère assez simple, on apprécie ou non ce film purement graphique. Le montage n’est pas le point fort du film, d’une séquence à une autre, comme le découpage à l’intérieur même d’une scène.
Ceci dit, restent un casting de gueules, une Eva Green qui trouve sa place et un ensemble très fidèle au roman graphique original. C’est sur ce point que la frontière se dessine entre ceux qui peuvent apprécier ou non ce genre de proposition. Sin city 2 : J’ai tué pour elle est cadrée comme les vignettes originales de l’œuvre de Frank Miller .
Alors oui, en dix années tout semble plus somptueux, un noir et blanc magnifique, des incrustations sur fond vert invisibles dans le moindre décor et certaines idées de cadrage prennent encore plus de relief et de folie; certains relèveront à l’inverse, l’aspect foutraque dont Robert Rodriguez est parfois passé maître.
Le film s’avère donc être plus une gourmandise visuelle qui tutoie parfois l’overdose, où l’ambiance noire et rugueuse reste avant tout le principal attrait d’une adaptation fidèle et destinée aux puristes ou aux fans du premier chapitre. Ne pas chercher d’allégories ou d’images cachées, ici tout est livré de manière animale, version polar, une voix off comme fil conducteur de brut où tout se règle dans une violence noire mais jamais aveugle. D’un bijou d’une belle finition dans un écrin fragile aux balles argentées d’un barillet de revolver, la frontière est parfois mince. D’un côté de la frontière à l’autre Sin City impose sa marque radicale mais reconnaissable.
Avis de Fabien
Sorti en 2008, Sin city, réalisé par Robert Rodriguez et Frank Miller, a marqué les esprits par son hybridation détonante, un mélange de film noir, de comic book dans un N&B tranchant.
Presque 10 ans après, la suite, toujours signée par le même tandem, est arrivée sur les écrans, avec un accueil critique et public loin d’être aussi chaleureux que pour l’original.
Si, sur le plan esthétique, cette suite a toujours de quoi imprimer la rétine, alliance étrange et fascinante du dessin et du numérique avec un N&B contrasté rehaussé de touches de rouge, Sin city 2 patine côté intrigue. Le segment central, une histoire romantique tragique avec Eva Green en femme fatale et Josh Brolin alias Dwight McCarthy est de loin le plus intéressant de cette compilation d’histoires, trois autres intrigues périphériques saturées d’une virilité héroïque, d’une ultra- violence graphique et d’un nihilisme profond chers à Frank Miller que les co-réalisateurs réinjectent de manière peu inspirée dans cette nouvelle livraison décevante sur le plan de l’écriture. Les personnages semblent prisonniers de leur propre segment, comme de leurs névroses et obsessions (la vengeance, l’ambition), reliés entre eux par un dispositif feuilletonesque qui ne tient pas bien la route.
La narration chaotique précipite sans trop de cohérence un casting quatre étoiles, composé des sexy Eva Green et Jessica Alba, des charismatiques Josh Brolin et Bruce Willis sans oublier Mickey Rourke alias la gueule cassée Marv, dans l’univers sombre de Frank Miller que les fans seront ravis de retrouver, la 3D en bonus pour accentuer l’impression d’être dans un roman graphique.
Technique
Le piqué d’une précision chirurgicale offre une multitude de détails dans cet univers stylisé en N&B. Les pistes DTS HD Master Audio témoignent d’une remarquable ampleur et d’une puissance déployée dans la restitution des bruitages comme des voix-off.
Bonus
Cette édition blu-ray Metropolitan propose une belle cargaison de suppléments avec pour commencer un module original, Sin City : J’ai tué pour elle en accéléré (15′), un aperçu en accéléré du tournage sur fonds vert dans le studio de Robert Rodriguez à Austin, Texas.
Dans Interview des réalisateurs (9′) sont évoqués par le duo Robert Rodriguez/Frank Miller le choix des acteurs, leur collaboration : Miller storyboarde, Rodriguez s’occupe du tournage. Robert Rodriguez y décrit ainsi l’univers de Frank Miller : des histoires « très dramatiques, très sombres, tout en étant légères et drôles. Le tout dans un univers stylisé ».
Les coulisses du film est une master class (30′) avec les réalisateurs et les principaux acteurs dont Eva Green qui a trouvé fun d’interpréter « un personnage complexe, vraiment diabolique » et Jessica Alba qui a joué dans ce nouvel épisode « sans entraves et sans peur ».
Puis sont proposées deux focus sur les maquillages spéciaux avec Greg Nicotero (7′) et les cascades (5′).
Enfin sont compilées des interviews des acteurs (13′) Eva Green, Jessica Alba, Josh Brolin, et Joseph Gordon-Levitt.