Nous vous proposons l’interview de l’écrivain Suzanne Stock à propos de son livre Ne meurs pas sans moi (voir notre avis).
Vous êtes journaliste. Comment et pourquoi vous êtes-vous plongée dans l’écriture d’un livre ?
Suzanne Stock : Dans la vie, il y a tout un tas de choses, en particulier ces petits rêves personnels dont on ne parle à personne, qu’on remet au lendemain. Vient le moment où l’on se sent simplement prêt. Ce jour-là arrive seul, sans qu’on ait besoin de le provoquer ou de se poser des questions. Quand l’envie est devenue une évidence, je me suis assise devant mon ordinateur, je me suis lancée le plus naturellement du monde.
Quelles ont été vos inspirations écrites ou cinématographiques pour l’écriture de ce roman ?
Suzanne Stock : Thriller, horreur, fantastique : tout ce qui touche à mes trois genres de prédilection m’attire et nourrit mon inconscient. Sur ma table de chevet, il y a forcément un livre de Stephen King ou de Graham Masterton. Mais rien, en particulier, ne m’a inspirée pour écrire Ne meurs pas sans moi, ni dans la réalité ni dans la fiction, si ce n’est mon imagination vagabonde et mon goût immodéré pour les histoires très sombres.
Suzanne Stock est un nom d’emprunt. Pourquoi avoir choisi ce nom ?
Suzanne Stock : Parce que Suzanne est mon prénom préféré, et que ça sonnait bien avec Stock. Les mots sont une musique…
Pourquoi avoir situé votre histoire aux Etats-Unis ?
Suzanne Stock : Je voulais rendre hommage à quelqu’un de ma famille qui y vit et qui m’a offert mon premier voyage imaginaire en me parlant de ce pays, alors que je n’étais qu’une enfant.
Combien de temps avez-vous mis pour écrire votre roman ? Et cela a-t-il été facile de trouver vos personnages ?
Suzanne Stock : L’écriture de Ne meurs pas sans moi m’a pris six mois. J’ai tout de suite eu une idée très précise des personnages, de leur caractère, de leurs émotions. Ils ne pouvaient pas vivre autre chose que les tortures que je leur ai infligées. Le scénario leur colle à la peau.
Les thèmes de la vengeance et de l’adultère dont vous faites référence vous tiennent-ils particulièrement à cœur ?
Suzanne Stock : Je m’intéresse beaucoup à ce que j’appelle « la zone de fracture », cet abîme dans lequel on peut tomber lorsqu’on est soumis à des tensions, des situations extrêmes. Personne ne sait véritablement où se situe sa propre zone de fracture. On ne peut que l’imaginer… et prier pour ne jamais le découvrir ! Malgré tout, quand l’irréparable est commis, peut-on se racheter et sauver son âme ? Ces questions sont passionnantes… et déroutantes.
Si vous étiez un livre, lequel seriez-vous ? Et pourquoi ?
Suzanne Stock : Cela va sans doute vous surprendre, mais si j’étais un livre, je serais Le magicien d’Oz, de L. Frank Baum. Parce que je crois avant tout au contraire de la noirceur, au merveilleux, et à l’incroyable beauté de l’enfance. Et parce que, même adulte, je persiste à penser qu’on peut amener un peu de magie dans nos vies.
Si vous étiez seule sur une île déserte et que vous aviez droit à un livre, quel livre emmèneriez-vous ? et pourquoi ?
Suzanne Stock : Vous me mettez au supplice, il y a tellement de livres que j’aime… Déjà pas Sa majesté des mouches, pour ne pas devenir paranoïaque ! Disons alors Le secret de Crickley Hall, de James Herbert, pour sa tristesse lumineuse, pour cette façon si poignante qu’a l’auteur de décrire les drames de l’enfance et l’espoir d’une vie après la mort.
Quelles sont vos aspirations maintenant ? Avez-vous d’autres projets ? Un autre roman à écrire ?
Suzanne Stock : Tout d’abord, avec mon éditeur, qui me suit pas à pas, accompagner Ne meurs pas sans moi le plus loin possible. J’ai pris tellement de plaisir à écrire mon premier livre, à jouer avec les nerfs du lecteur, que je me suis lancée dans une deuxième aventure. Mais comme je suis superstitieuse, je préfère ne pas en dire plus !
Nous remercions Suzanne Stock qui a bien voulu répondre à nos questions.
Interview par Rachel (Avril 2014)
Photo par Anthony Picoré