Alors que les joueurs PC l’attendent encore de pied ferme, nous avons pu nous frotter à la version 360 de Dark Souls 2. L’occasion de nous faire un petit avis sur ce titre réservé aux joueurs avertis.
Pour les néophytes (dont votre serviteur), un petit rappel s’impose. En 2009 sort Demon’s Souls, un RPG (jeu de rôle) dont les créateurs, From Software, ont volontairement mis l’accent sur une difficulté qu’on pourrait qualifier de hardcore. Un choix qui, combiné à la qualité technique et artistique du titre, hisse Demon’s Souls dans les hautes sphères du succès, certains médias n’hésitant pas à le qualifier de meilleur RPG console de l’époque. Auréolé de ce succès, From Software sort 2 ans plus tard Dark Souls, qui poursuit dans la lignée de son ainé, notamment en termes de difficulté et d’exigence. Il faut dire qu’au milieu de tous ces jeux assistés et/ou casualisés, Dark Souls fait figure d’exception, et de véritable pari. Un pari payant, les joueurs n’hésitant pas à encenser la dimension réellement hardcore du jeu. Une dimension qui se retrouve encore aujourd’hui dans ce Dark Souls 2, sur lesquels nous avons pu poser nos mains.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que pour un débutant, le choc est de taille lorsqu’on lance la partie. Une cinématique superbe, puis le jeu commence, sans quasiment aucune indication, que ce soit en termes de progression (où aller ? Que faire ?) ou de maniabilité (aucune information sur les touches et les actions). Le vieil adage « c’est en faisant qu’on apprend » prend dès lors tout son sens, en même temps qu’il nous renvoie aux meilleurs jeux du genre « die & retry » (littéralement « mourir et réessayer »). Et mourir, ça arrive souvent dans Dark Souls 2. Une fois, deux fois, dix fois, vingt fois… On se prend dans la face ces dernières années de casualisation des jeux qui ont émoussé nos réflexes (durement acquis sur Megaman 2, Heart of Darkness et consorts) et on entame en prime notre barre de vie, laquelle rétrécit un peu plus à chaque mort ! Mais surtout, à chaque mort, on ressuscite au dernier feu de camp rencontré, et on réessaye. Encore, encore et encore… Les réflexes ne sont plus les mêmes, mais le cœur de joueur est toujours intact, et nous pousse à toujours relancer une partie après une mort aussi violente qu’un combat contre une armée d’adversaires, ou aussi débile que rater une marche au sommet d’une falaise. Bref, vous l’aurez compris, votre volonté sera mise à rude épreuve dans ce combat qu’est Dark Souls 2.
Fort heureusement, vous ne serez pas seul dans ce combat. L’univers du jeu foisonnant de personnages, d’objets et de secrets, vous aurez régulièrement l’occasion de faire des rencontres et des découvertes aptes à faciliter votre progression (ou à vous faire tourner en bourrique, c’est selon). Une progression qui débutera avec la création de votre avatar, plutôt complète. D’ailleurs, ne prenez pas cette partie à la légère : le monde de Dark Souls donnant un nouveau sens au mot « vicieux », le moindre choix de création de l’avatar pourra se révéler fatal ou salvateur (un conseil : ne négligez pas la valeur d’un bon vieux bouclier !), même si l’aventure vous offrira nombre de choix pour personnaliser votre équipement.
Pour le reste, c’est à vous qu’il appartiendra d’arpenter ce monde. Un monde éclectique et vaste, et d’ailleurs joliment rendu esthétiquement. Certes, certains décors et éléments font un peu vieillots, pas aidés par les contraintes techniques des consoles. Mais l’ensemble est loin d’être moche, ces défauts ne gênant en rien l’immersion, et nous offrira même de jolis instants de contemplation (mais restez sur vos gardes, hein !). Idem du côté sonore, où certains bruitages font un peu datés sans être rebutants, secondés par un doublage VOST qui fait le job sans fioriture et contribue à nous immerger. Par contre, côté scénario, l’ensemble est vraiment très mystificateur et aura du mal à accrocher immédiatement les joueurs impatients.
En tant que néophyte de la licence et victime des jeux « assistés », il est très difficile de juger Dark Souls 2. Dès lors, il convient plutôt de se demander ce que l’on attend d’un tel titre, car avec sa difficulté déstabilisante et relevant presque de la leçon de vie (dixit un ami fan), Dark Souls 2 n’est pas à mettre entre toutes les mains. A moins de chercher un prétexte pour abréger la vie de sa manette à grands renforts de vol par la fenêtre. Aussi, si vous craignez de ne pas être de taille, passez votre chemin. Mais si vous vous sentez l’âme d’un guerrier, un vrai… Alors foncez. Vous souffrirez, vous hurlerez, vous mourrez. Souvent. Mais le pire, c’est que vous y prendrez sûrement goût.