Une femme se retrouve seule dans un chalet en pleine forêt autrichienne, séparée du reste du monde par un mur invisible au-delà duquel toute vie semble s’être pétrifiée durant la nuit. Tel un moderne Robinson, elle organise sa survie en compagnie de quelques animaux familiers et s’engage dans une aventure humaine bouleversante.
L’avis de Yanick Ruf :
Adapté du roman populaire en Autriche Die Wand de Marlen Haushofer, Le mur invisible est la première adaptation cinématographique de ce roman. Et pour cette première, c’est Julian Roman Pölsler qui s’y colle ! Et pour son premier film, on peut dire que le pari est totalement réussi. L’histoire se déroule dans une forêt autrichienne agrémentée de paysage absolument fabuleux. Les lieux de tournage ont été choisis avec soin pour rendre la poésie de l’histoire encore plus forte. Pas facile en effet de tenir le spectateur en haleine quand il n’y a pas beaucoup d’action mais dans ce cas présent, on ne décroche pas de l’écran avant la fin du film tellement c’est beau à regarder, à condition toutefois d’aimer la nature et les verts paysages bien entendu. Le tournage est réellement incroyable, car en dehors des décors époustouflants, toutes les saisons ont servi au tournage. On voit donc l’évolution de la nature du printemps à l’hiver. Le tout agrémenté par une symphonie de Bach qui donne encore plus de ton à l’ensemble.
Coté scénario, on se retrouve avec une histoire qui n’est pas sans nous rappeler Le dôme, le roman de Stephen King, que l’on a pu voir récemment en minisérie sur les chaines françaises. En effet, cette femme se retrouve « enfermée » par un mur invisible qui la coupe du reste du monde ! Seule différence, le monde extérieur à l’air de s’être figé. On notera une particularité qui est qu’il n’y a pas de dialogue. En effet, c’est l’actrice principale Martina Gedeck qui nous narre l’histoire en lisant en fait son journal intime. On la suit donc, seule face à ses démons et ses peurs. Pas facile en effet de se retrouver seule au monde en pleine forêt. Une sorte de huis clos extérieur angoissant. Bien entendu, l’instinct de survie de l’être humain va la pousser à se mettre à la chasse, la culture, afin de ne pas dépérir face à la situation. Une véritable réflexion sur la vie et la mort autour d’une question primordiale : peut-on survivre seul sur Terre ? Imaginez un monde où vous seriez seul…. Et là, les animaux de compagnie, dans ce cas-là, un chien des chats et une vache, deviennent vite plus que ça et elle finira par les considérer comme des amis. Et ceux-ci se montreront bien plus « humains » que les hommes qui restent toujours aussi surprenants comme il est prouvé dans la fin toute aussi bizarre qu’inattendue.
Caractéristiques techniques et bonus :
Le film est présenté dans sa version originale allemande avec des sous-titres incrustés en français. Le son est en Dolby Digital 5.1et la vidéo est en 2.35 :1. En plus du film, on retrouve un entretien avec Julian Roman Pölsler (14′), un autre avec Martina Gedeck (15′) et pour finir la sempiternelle bande-annonce.
Verdict : Un film bouleversant tiré d’un roman autrichien qui l’est tout autant. Une interprétation exemplaire pour une réalisation à la hauteur de nos espérances, bref, tout est réussi et ce film est absolument incontournable. Un film distribué en France par BODEGA.