« Dark Star » est un vaisseau spatial chargé de détruire les planètes qui encombrent le système solaire. Alors qu’il s’apprête à lancer une nouvelle bombe, une avarie se produit.
L’avis de Yanick Ruf :
Le distributeur CARLOTTA a eu la bonne idée cette année de nous faire découvrir en version restaurée le tout premier film du génialissime réalisateur qu’est John Carpenter. Bien connu pur Halloween, Fog, Starman, The thing, Les aventures de Jack Burton dans les griffes du mandarin,… la liste de ses œuvres est tellement grande qu’on ne peut malheureusement pas les citer tous ! Mais chaque chose ayant un commencement, il a donc commencé en 1974 par Dark Star. Autant le dire tout de suite, il s’agit d’un film de fin d’étude totalement expérimental ! Et oui, il faut toujours en passer par là pour montrer de quoi on est capable quand on a un but bien précis dans la vie !
A l’occasion de cette sortie en HD, Dark Star est donc proposé dans ses deux versions, à savoir la version cinéma et la « director’s cut » qui est en fait un remontage voulu par le réalisateur. Cette dernière est donc légèrement plus dynamique si l’on peut utiliser ce terme, car raccourcie de quelques minutes, le passant de 83 à 71 minutes au total. Mais le maître-mot de l’histoire est bel et bien la lenteur avec laquelle tout se passe, mais en version courte. Un space opéra est souvent « mou », mais là, on atteint des sommets. Bon, l’histoire n’en reste pas moins intéressante et traite donc de l’évolution de la robotique telle qu’elle était perçue dans les années 70. A cette époque, on s’imaginait déjà en train de « discuter » avec des machines intelligentes. On imaginait également ce que pouvait être le futur avec ces machines conversant avec l’être humain. Original comme concept !
De très bonnes idées, parfois exploitées maladroitement, mais qui au final donnent déjà un avant-gout de l’avenir de Carpenter. Il va même jusqu’à nous montrer des scènes dans un cadrage très audacieux, ce qui n’est pas évident quand on débute dans le métier, surtout en 1974 ou les films qui attiraient l’attention étaient plutôt très formatés. Outre le jeu des jeunes acteurs, les fans de Carpenter remarqueront tout de suite le thème musical. En effet, le réalisateur/compositeur avait déjà en tête une musique qui deviendrait célèbre par la suite, celle de Halloween, son film événement ! C’est donc cette musique qui arrive donc contre toute attente à un moment donné, mais dans une version remasterisée à la sauce lenteur, collant parfaitement au reste du film ! Original de trouver ce thème dans un space opera !
Caracteristiques techniques et bonus :
Le Blu-Ray qui est encodé en BD-50 bénéficie d’un format 16/9 compatible 4/3. Format cinéma respecté 1.85. 2 pistes audio, en mono comme en stéréo, sont présente. La française qui est très bien adaptée et l’originale agrémentée de ses sous-titres français. Le tout est fait à partir d’un nouveau master restauré HD. On retrouve sur cette galette le film en version cinéma (83′) et Director’s Cut (71′), un documentaire de Daniel Griffith sur le tournage du film (HD – 2010 – 117′) « Let There Be Light : l’Odyssée de Dark Star » et pour finir la bande annonce (HD).
Verdict : Ne vous attendez pas à un Star Wars, mais plutôt à un space opera au rythme très lent. Une petite merveille tout de même, réalisé avec ingéniosité par celui qui devait devenir un des « maître » du cinéma fantastique contemporain, John Carpenter. Je vous conseille à tous de voir une fois ce projet de fin d’étude qui est un véritable OVNI cinématographique, sans aucun jeu de mot… Vous verrez qu’avec de bonnes idées et un peu d’ingéniosité, on peut faire un film avec un très petit budget.