Une équipe de jeunes cinéastes est dans la préparation du tournage d’un film dans les bidonvilles de Manille. Ils rêvent de gloire et d’Oscars. Pour cela, il faut filmer une histoire à la mode et convaincre une actrice de renom de jouer le rôle principal.
20ème Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul
Film dans la catégorie Le Regard sur le cinéma philippin
Lorsque le film démarre, la première réaction que l’on a est de se demander si nous ne nous sommes pas trompés de salle.
Tourné de façon séquentielle, la comédie que nous sommes venus voir n’a rien d’amusante, nous sommes projetés dans la misère, en plein bidonville où la vente de l’enfant d’une mère auprès d’un pédophile devient vite une réalité.
Après quelques minutes, on finit par comprendre rapidement le choix de narration et entrons dans le vif du sujet, la réalisation d’un film choc dont le rôle principal doit être joué par Eugene Domingo. C’est ainsi soulagés que nous découvrons le scénario du film « Walang-Wala« , histoire de Mila, mère de 7 enfants qui n’a plus d’autre choix que d’en vendre un pour assurer la survie des autres.
L’aspect comique de ce film est apporté par deux éléments indissociables, d’une part la prestation magistrale d’Eugene Domingo qui démontre un talent indéniable pour la gestion de deux personnages que tout oppose ; et d’autre part la vision personnel du projet du film qui ne cesse d’évoluer en fonction de la personne narrant le scénario.
Film satyrique d’un phénomène de mode récent aux Philippines (montrer la misère et uniquement ça), nous sommes amenés à rire d’un sujet grave. C’est un pari risqué mais qui paye, la prestation d’Eugene Domingo étant à mon sens la clé de voute d’une telle réalisation. La visions des scènes chocs du film s’oriente en fonction du narrateur ; du début à la fin nous revoyons une scène à la fois similaire et totalement différente. Cela nous rappelle que chacun peut voir quelque chose de différent dans un film tout en ayant une ligne directrice identique.
Découvrir ce film au FICA et entendre parler de Vesoul lors d’une scène fut à la fois surprenant et très amusant. L’humour est toujours omniprésent dans ce film, même téléphoné il reste efficace et dynamique. Bien moins commercial que « Here Comes the Bride » de Chris Martinez également, ce film d’auteur est rafraîchissant et monté de manière extrêmement intelligente, une véritable surprise et coup de cœur pour ce début de festival.
L’avis rapide de Yanick Ruf :
Encore une comédie qui nous arrive directement des philippines, The woman inn the septik tank, hé oui, vous ne rêvez pas, il s’agit bien d’une femme dans la fosse septique, met en scène une fois de plus la grandissime Eugene DOMINGO. Reine de la comédie aux philippines, elle est malheureusement quasi-inconnue du public français. Dommage car elle interprète parfaitement ses personnages et se donne à fond pour nous faire passer un bon moment avec chacun de ses (nombreux) films…
Si le film commence lentement, car c’est vrai que l’on se demande où l’on va pendant les premières minutes assez glauques sur les habitants des bidonvilles, on part très vite, une fois le pitch compris vers de la comédie, mais très bien orchestrée. Le scénario est bon, tout comme les acteurs.
Eugene joue son propre rôle dans le film, celui d’une actrice que deux jeunes réalisateurs veulent faire tourner. On revoit en fait l’histoire qu’ils veulent réaliser avec différentes vraies actrices et l’on voit comment cela serait sensé se passer si l’on en choisissait une plutôt qu’une autre.
Et tout cela pour aboutir dans une sombre histoire comique de fosse septique qui ravira le spectateur. Vous aimez les comédies, n’hésitez pas et essayez de voir the woman in the septik tank, vous serez agréablement surpris !