Walter Mitty est un homme ordinaire, enfermé dans son quotidien, qui n’ose s’évader qu’à travers des rêves à la fois drôles et extravagants. Mais confronté à une difficulté dans sa vie professionnelle, Walter doit trouver le courage de passer à l’action dans le monde réel. Il embarque alors dans un périple incroyable, pour vivre une aventure bien plus riche que tout ce qu’il aurait pu imaginer jusqu’ici. Et qui devrait changer sa vie à jamais.
L’avis de NicoH :
Ben Stiller. Un nom qui, pour le commun des spectateurs, évoque généralement un acteur habitué aux films comiques déjantés, dans la veine d’un certain Jim Carrey. Pourtant, réduire l’homme à ses seuls faits d’acteur (tout à fait honorables) serait oublier que derrière le comédien se cache aussi un vrai metteur en scène capable d’allier « émouvant et tordant » avec une certaine maestria. On le présumait déjà avec ses précédents films, on en a désormais la confirmation avec Walter Mitty !
Servi par une excellente bande-annonce (qui en montre néanmoins un peu trop), le film de Ben Stiller partait avec de nombreux atouts, mais aussi avec une sacrée épée au-dessus de la tête. En effet, entre ses faux airs d’Into The Wild et ses délires ahurissants (la séquence d’explosion de l’immeuble), le mélange pouvait s’avérer aussi détonnant qu’instable. Détonnant et instable, ce pourrait aussi être une manière de qualifier la première partie du film, longue séquence d’introduction qui présente le personnage de Walter, son entourage, son travail, ses délires, le tout sans jamais décoller de la ville. Pas de voyage, ni d’évasion à l’écran. Nous aurait-on menti ? Oui, et clairement non. Car cette première partie, si elle traine en longueur, ne s’en révèle pas moins excellente, prenant le temps d’installer intrigue et personnages tout en incluant son lot de délires instantanément cultes (mention à la séquence « Walter et le barbu dans la rue »). Ceux qui espéraient un simple travel-movie en seront pour leurs frais : ici, on a des choses à raconter.
A raconter, mais aussi à montrer. Et c’est à ce moment, où Walter abandonne l’univers aseptisé de la ville et prend son envol, que l’on prend la pleine mesure de ce que le film a à offrir. Pas seulement une ode à la nature et aux grands espaces comme pouvait l’être le film de Sean Penn (que l’on retrouve d’ailleurs au casting – hasard ou hommage ?). Mais aussi un appel à sortir de son quotidien planifié et millimétré jusque dans les moindres dépenses, et à oser. Oser prendre un avion sur un coup de tête. Oser un saut du haut d’un hélicoptère. Oser affronter seul les éléments avec simplement un sac à dos et un skateboard. Oser inviter la femme que l’on désire depuis longtemps, ou rembarrer un c*nnard de patron. Bref, oser vivre, tout simplement.
On pourrait s’attarder sur la réalisation de Ben Stiller (au top), le jeu des acteurs (au re-top), les excellents gags qui parsèment le film ou un scénario un poil prévisible. Mais l’intérêt de La vie rêvée de Walter Mitty est ailleurs. A l’image de certains feel-good movies qui vous donne la pêche, le film de Stiller fait partie de ceux qui vous laissent avec des étoiles plein les yeux et vous donne deux envies en sortant de la salle : apprécier les plus infimes moments qui nous sortent du quotidien, et foncer à l’aéroport prendre le premier avion.
Commencer l’année sur ces belles pensées (le film sort le 1er Janvier), avouez que ça ne se refuse pas.