Sorti le 22 août dernier, c’est enfin que nous pouvons vous proposer notre test du dernier volet de la saga Splinter Cell, le dénommé Blacklist. Si vous n’avez pas encore craqué, l’achat en vaut-il la chandelle ? Disons-le d’emblée : absolument !
Après trois volets qui ont su réinstaurer un genre (en marge d’un certain Solid Snake) avant tout bâti sur la discrétion et l’obscurité, un quatrième (Double Agent) qui commençait à les remanier, et un cinquième (Conviction) qui les faisait gentiment exploser, ce sixième opus cherche avant tout à réconcilier les différents fans de chacun des opus et à les satisfaire au sein d’un seul et même jeu, celui qui nous intéresse aujourd’hui.
En effet, s’il y a bien une chose qui frappe tout au long du jeu, c’est la possibilité de choisir sa manière de jouer. Vous êtes fan des premiers opus (dont Chaos Theory représente pour beaucoup le meilleur) et de l’impératif de la discrétion et de l’infiltration ? Le style Fantôme est pour vous. Vous préférez faire parler la poudre façon Conviction ? Orientez-vous vers le style Assaut. Vous préférez mêler les deux au sein d’un style plus hybride ? Le style Panthère devrait avoir vos faveurs.
Alors qu’on aurait pu croire qu’avec ce mélange des genres, Splinter Cell ne serait plus que l’ombre de lui-même, on découvre assez rapidement que ce n’est pas le cas et que les game designers de chez Ubisoft ont réellement su accoucher d’un titre apte à plaire au plus grand nombre, mais sans pour autant sacrifier Sam Fisher sur l’autel du dieu argent. Si il est effectivement possible de traverser l’aventure en faisant parler la poudre au détriment de l’infiltration pure, Sam Fisher reste Sam Fisher et c’est bel et bien dans l’infiltration que le gameplay vous montrera l’étendue de leur richesse.
Une richesse basée évidemment sur votre manière de jouer avec l’ombre et la lumière pour vous faufiler et/ou attirer les gardes, mais basée également sur les gadgets. Outre les mythiques lunettes infrarouges de Fisher, on retrouve une pléthore d’accessoires bien connus comme la caméra-glu, toujours aussi fun. Mais on en découvre également de très sympathiques, à l’image de ce drone de poche qui se révèle assez amusant à l’usage et deviendra même parfois primordial lorsqu’il s’agira d’aller déloger un garde-brouilleur (ce dernier étant capable de rendre vos lunettes inutilisables, on ne saura vous conseiller de ne pas le négliger dans votre approche, à moins de vouloir vous la jouer hardcore du Nord). Fin du fin, tous les gadgets, lunettes, armes et même la combinaison de Sam sont personnalisables lors de vos passages au sein du Paladin, votre avion-base par ailleurs pleinement intégré à la progression du jeu.
Bref, vous l’aurez compris, côté gameplay, il y en a pour tous les goûts. C’est peut-être là qu’au final, les avis des joueurs risquent d’être tranchés et qu’il convient de faire tout de suite un petit point. Si vous suivez un peu l’actualité et notamment les forums de jeu, vous avez peut-être pu voir combien ce parti pris de « combiner les différents Splinter Cell au sein d’un seul » a créé un débat de joueurs qui perdure encore. Un débat entre ceux qui sont heureux de pouvoir jouer de différentes manières et ceux qui demandent un retour aux sources de Chaos Theory (sans compter ceux qui craignent de voir Splinter Cell devenir un parent éloigné de Gears of War ou Call of Duty, cf. le côté bourrin mis en avant dans différents trailers).
Pour notre part, après test de l’objet du contentieux, on prendra parti pour la première catégorie (le mélange des genres) pour une raison très simple : après les changements opérés par Double Agent et Conviction, Blacklist nous permet enfin de renouer avec l’ambiance du mythique Chaos Theory. Un retour aux sources qui ne dépendra pas du jeu en lui-même, mais véritablement du joueur et de sa volonté de rester au maximum discret. Evidemment, certains déploreront les rares passages obligés nous demandant de faire parler la poudre, d’incarner Briggs en vue FPS (déroutant, mais toutefois une excellente introduction au mode multijoueurs) ou encore certains passages de grimpette qui semblent sortis tout droit d’Uncharted, mais cela nous offre finalement quelques moments de variété fort agréables. Surtout que le titre est assez long à finir, l’air de rien.
En effet, si on pourrait vous donner une bonne dizaine d’heures pour finir l’aventure solo, il ne faudra pas négliger votre manière de jouer et les quelques heures supplémentaires qu’il faudra compter pour finir les niveaux en toute discrétion (sans compter l’IA perfectible des gardes et/ou les différents modes de difficulté du jeu). D’autant que certains passages sont méchamment corsés et mettront vos nerfs à rude épreuve au fil de l’histoire.
Une histoire qui, là aussi, reste dans les clous de Splinter Cell avec les conflits à échelle mondiale, les petites histoires personnelles et la dimension géo-politique de l’ensemble. Du tout bon en somme, y compris du côté des personnages malgré certains un poil trop stéréotypés. De même, on appréciera toujours autant la qualité du doublage français, avec notamment Daniel « Schwarzy » Beretta toujours fidèle au poste dans le rôle-titre depuis le début de la saga (pour rappel aux fans de VO, Michael Ironside, acteur bien connu et doubleur de Sam jusqu’à Conviction, a été remplacé pour des raisons techniques par Eric Johnson, alias le boyfriend de Lana Lang au début de Smallville). Fin du fin, le tout est emballé avec le moteur du jeu (Unreal Engine un peu daté sur certains points, mais encore largement à la hauteur) dans une mise en scène hollywoodienne toujours aussi sympathoche, les séquences de face-à-face étant particulièrement réussies.
Bref, que vous soyez novice ou fan de la saga, plutôt discret ou plutôt bourrin, on saurait vous conseiller ce Splinter Cell qui, si il fera sans doute grincer quelques dents un peu trop exigeantes, a le mérite d’essayer d’élargir son public, mais sans sacrifier l’essence de la saga. (Si si, elle est bien là, tapie dans l’obscurité, silencieuse. Enfilez vos lunettes infrarouges, regardez bien…)
Testé sur Xbox 360 par NicoH. Jeu en 2 DVD. A noter la possibilité d’installer les textures HD du jeu sur votre console.