Deux agents de services secrets concurrents sont obligés de fuir ensemble, sans qu’aucun ne sache que l’autre est un agent fédéral infiltré. C’est bien à contrecœur que l’agent Bobby Trench de la DEA et l’inspecteur Marcus Stigman de la Naval Intelligence ne se quittent pas d’une semelle depuis un an. Travaillant sous couverture pour un cartel de la drogue, chacun se méfie de l’autre autant que des criminels qu’ils ont tous deux été chargés de faire tomber. Quand leur tentative d’infiltrer un cartel mexicain et de récupérer des millions tourne mal, Trench et Stigman sont soudain désavoués par leurs supérieurs. Maintenant que tout le monde les veut en prison ou à terre, ils ne peuvent plus compter que l’un sur l’autre. Mais à trop jouer les malfrats, on prend quelques mauvaises habitudes.
L’avis de Manu Yvernault :
Il semblerait que certains réalisateurs/producteurs comprennent plus vite et surtout mieux que d’autres. L’équipe derrière 2 guns en est le parfait exemple. Les blockbusters ayants « usés » la patience et l’attente des spectateurs ils ont décidé de miser sur une autre carte.
Budget limité par rapport aux autres ogres estivaux 2 guns joue la carte du fun décomplexé. Très terne dans sa mise en scène, le film s’avère finalement peu rythmé. Ce qu’il perd dans son « attitude » il y gagne dans son intention. Cette adaptation du roman graphique de Steven Grant est perfectible mais ne s’embarrasse d’aucuns superflus. Comme un clin d’œil rapide aux films des années 80, 48 heures dans le rétroviseur, film d’action emmitouflé dans le concept séducteur du buddy movie.
Ici les dialogues fusent et les punchlines sont nombreuses, pas forcément efficaces sur la longueur mais lu duo de comédiens Wahlberg-Washington se prend totalement au jeu et rend l’ensemble vraiment très plaisant.
Le réalisateur islandais comme il l’a déjà démontré au pays de l’oncle Sam avec Contrebande, n’a finalement pas le talent qu’on pouvait percevoir dans ses premiers films. Il montre toujours un élan assez jouissif dans sa mise en place mais n’arrive que très rarement à imposer autre chose qu’une grammaire cinématographique lambda, efficace mais loin de devenir un modèle. Défaut majeur mais on peut passer rapidement au-delà, puisque le film puise son énergie presque uniquement dans l’interprétation de son casting.
Plaisir de retrouver Denzel Washington, certains lui trouveront encore un air cabot dans son jeu quand d’autres le retrouve avec toujours le même plaisir, imposant à ses personnages de vrais traits de caractère, à chaque fois différents. Or, on le voit très rarement dans des comédies (voire jamais), encore une corde à son arc dont la flèche arrive en pleine cible. La bonne idée de l’associer à Mark Wahlberg fait de ce duo l’association parfaite pour le genre dans lequel le film s’inscrit. Entre série B à gros budget et film d’action qui ne se prend jamais au sérieux, 2 guns est loin d’être un chef d’œuvre mais remplit totalement son contrat de divertissement.
Si le film peut souvent sembler ridicule, l’alchimie des comédiens, leurs réparties et échanges réguliers effacent presque la pauvreté d’une histoire qui ne sert que de prétexte.
Peu de temps mort, quelques retournements de situations inattendus ornent le long-métrage du début à la fin. Hormis, un final très bâclé et plus esthétique de clip voire de pub, 2 guns est finalement ce qu’il cherche à être, un film fun et plaisant qui mise tout sur son affiche et la réunion de deux comédiens habitués au genre.
Tellement cliché, qu’on finit par s’abandonner au plaisir régressif des films vu dans notre adolescence. Presque une belle réussite à côté de films estivaux plus prétentieux de moyens et finalement n’arrivent pas à procurer beaucoup de plaisir. Ici, même infime le contrat est rempli.