Quatre magiciens, ayant chacun son domaine de prédilection, sont réunis pour mettre en scène des cambriolages toujours plus bluffant, lors de spectacles où l’argent volé est redistribué au public. Ils sont très vite poursuivis par des agents du FBI et d’Interpol, incrédules, voulant arrêter « Les quatre cavaliers » avant qu’ils ne commettent de nouveaux méfaits. Ces derniers font appel à Thaddeus Bradley, magicien reconverti dans l’explication et la déconstruction des tours les plus complexes. Un jeu de dupe s’instaure alors entre les différents protagonistes tour à tour chats et souris d’un stratagème qui semble parfois les dépasser.
L’avis de Taz:
Mêler dans une même intrigue magie (sous différente forme) et cambriolage de banque est une idée logique mais pas si souvent exploitée dans le cinéma… et Insaisissables, avec sa bande annonce accrocheuse et son casting alléchant, promet du grand spectacle pour tous les amateurs d’illusionnisme, de magie et de tours de passe-passe.
Le film est dans son ensemble assez dynamique, avec une entame nous plantant succinctement les personnages et les liens qui les unissent, pour passer rapidement au cœur de l’histoire, la course poursuite entre les « Quatre Cavaliers », sorte de Robins des bois restituant au public l’argent des riches, et les forces de l’ordre qui cherchent à les arrêter.
Si les quatre cavaliers sont parfaits dans leurs personnages (et confirment ici leur potentiel artistique respectifs), le duo formé par Mark Ruffalo et Mélanie Laurent semble un peu plus dur à aborder et peut laisser perplexe malgré des acteurs bien dans leur rôles (mais un doublage français de Mélanie Laurent décevant, tout comme Marion Cotillard dans ses films US). Morgan Freeman, pourtant servi par le scénario, semble, un peu désabusé et manque cruellement de mordant.
Toutefois, ce n’est pas là que se situe la principale faiblesse…
En effet, là où des films tels que Ocean Eleven ou bien The Inside Man (pour ne citer qu’eux) déroulaient l’intrigue jusqu’à la surprenante révélation finale, on peut regretter ici que les tours majeurs (liés aux cambriolages) soient révélés avec aussi peu d’égard et de finesse. La magie est ainsi relayée au second plan, simple produit d’appel, pour laisser la part belle à une traque à travers les Etats-Unis beaucoup plus classique (et pyrotechnique) sans grand intérêt, misant sur quelques rebondissements prévisibles.
Insaisissables est toutefois un film agréable à voir, élégamment réalisé, dynamique, et servi par des acteurs convaincants dans l’ensemble mais dont le scénario s’est quelque peu éloigné du but final pour céder aux facilités des standards actuels.
Un agréable moment en somme, de beaux effets visuels, pas mal de dynamisme et de la fraicheur, même si l’on ne doit pas s’attendre ici à une histoire incroyable.
L’avis de NicoH :
Précédé d’un excellent buzz outre-atlantique, Insaisissables débarque dans nos contrées. Et en cet été riche en concurrence et en déceptions, c’est sûrement l’une des meilleures surprises !
Enfin, surprise, c’est relatif, puisque non content d’avoir pu compter sur son excellente bande-annonce pour assurer la comm’, Insaisissables enchaine depuis quelques temps les bons échos, autant dans la presse qu’auprès des chanceux ayant pu déjà le voir. Sans compter un casting de taré principalement composé de valeurs sûres.
Et du casting, il en est fortement question ici, tant cela faisait longtemps qu’on n’avait pas vu pareille cohésion de groupe dans un film avec autant de stars à l’affiche (exception faite du dernier Star Trek). Une réunion de stars qui aurait pu finir en vrai concours de b*tes, mais qui se trouve ici parfaitement équilibrée entre les plus et les moins connus, chacun ayant droit à un vrai personnage à défendre (toute proportions gardées) et parfois même à une vraie séquence de bravoure à assurer (mention à Dave Franco et à sa scène de fuite). Le tout au service d’un vrai travail d’équipe comme on en avait pas vu depuis Ocean’s Eleven.
Une référence qui vient d’ailleurs immédiatement en tête lorsqu’on pense « film de braquage » (on pourrait y ajouter « le Prestige » pour le film de magiciens) et dont Insaisissables n’aura presque pas à rougir. « Presque », car on s’en doutait, le film du frenchy Louis Leterrier, malgré le talent indéniable de ce dernier, n’atteint pas la maestria des films de Nolan et Soderbergh. La faute à certaines facilités scénaristiques qui, sans être vraiment gênantes, finissent par casser un peu la « surprise » de la révélation finale. De même, le côté un peu trop naïf de l’épilogue pourra en irriter certains. Mais cela n’entame que très peu la sincérité que dégage le film, tant on sent que tout est mis en œuvre pour le plaisir du spectateur, sans chercher à péter plus haut qu’il ne faudrait.
Au final, Insaisissables confirme tout le bien qu’on dit de lui. Si il ne marquera pas autant les esprits qu’un Prestige ou un Ocean’s Eleven, il n’en reste pas moins une vraie réussite, comme on en a malheureusement trop peu en cet été caniculaire. Si il vous fallait une bonne excuse pour vous enfermer deux heures dans une salle climatisée, vous venez de la trouver !