Alors qu’il roule sur une autoroute déserte en direction de la Californie, Jim Halsey prend en auto-stop un dénommé John Ryder, un personnage étrange et inquiétant. Jim comprend très rapidement qu’il a affaire à un tueur psychopathe. Alors qu’il parvient à s’en débarrasser, une course-poursuite commence entre Ryder et sa proie, qui endosse, malgré elle, les meurtres de son poursuivant. Jim est pris en chasse par la police locale et ne trouve personne à qui se confier, excepté Nash, une serveuse qu’il est contraint de prendre en otage…
Premier long métrage de son réalisateur Robert Harmon alors âgé de 33 ans The Hitcher (1986) est devenu au fil des années un film culte. Il est vrai que dans le genre, le road movie avec tueur sadique dont Duel (1971) de Steven Spielberg fut avant lui un marqueur inoubliable on n’a pas fait mieux depuis même John Dahl avec Une virée en enfer (2001) et Harmon lui-même avec Highwaymen : la poursuite infernale (2004).
Rutger Hauer, terrifiant dans Blade Runner (1982), y est impressionnant, incarnation du Mal dont on ne peut se débarrasser, en l’occurence le jeune automobiliste incarné par un C.Thomas Howell bien fade face au charisme démentiel de l’acteur néerlandais. Dans un décor de western moderne écrasé de soleil où les chevaux sont remplacés par les bagnoles, les saloons par les restauroutes, l’autostoppeur fou, motivé par la jouissance d’avoir l’emprise sur l’Autre, va faire vivre un enfer au jeune conducteur. Visuellement The Hitcher en impose toujours avec la superbe photographie de John Seale (le dp de Peter Weir et George Miller), sa mise en scène inspirée avec des cadrages très soignés (saisissants gros plans) et le choix de la suggestion (nonobstant une séquence gore dans un commissariat).
Robert Harmon signe pour sa première réalisation un coup d’essai coup de maître (le reste de sa carrière sera beaucoup moins glorieuse), récompensé par le Grand Prix du Jury au festival de Cognac en 1986 et disponible désormais en 4K pour notre plus grand plaisir de cinéphile.
Technique
The Hitcher débarque en 4K avec un nouveau master restauré par Sidonis à partir d’un interpositif 35mm. Si l’absence d’HDR est une petite déception le gain en terme de piqué et de clarté du master par rapport à l’antique DVD permet de (re)voir ce film culte dans de relatives bonnes conditions techniques. En effet si les plans en extérieur de jour sont globalement de belle facture, ceux en basse lumière ne sont pas fous du tout. Concernant la partie audio le mixage de la VO stéréo est bien plus dynamique que la VF au doublage très moyen.
Bonus
La section suppléments du disque 4K UHD est bien garnie avec une bonne présentation du film (35′) par le journaliste Samuel Blumenfeld, un agréable module The Hitcher, comment peut-on faire ces films ?(38′) constitué d’ITWS de l’équipe du film et un documentaire inédit sur Rutger Hauer (60′) à réserver aux fans de l’acteur hollandais. Enfin est compris dans ce coffret un livre de 60 pages signé Olivier Père.
